Des militants du PPRD, parti présidentiel, en marche à l'occasion du 45e anniversaire de naissance de Joseph Kabila |
C’est l’heure
des regroupements politiques et allégeances aux chefs de files en République
démocratique du Congo. Trois camps, voire quatre, se rangent en ordre de
bataille : Joseph Kabila, le chef de l’Etat arrivé fin mandat en décembre, l’ancien
gouverneur du Katanga Moïse Katumbi et candidat à la présidence, l’opposant
historique Etienne Tshisekedi et Leon Kengo wa Dondo, président du sénat. Et Vital
Kamerhe ?
L’attente se veut anxieuse, à l’opposition tout
comme à la majorité au pouvoir : contraindre l’opposition à dialoguer ou
amener le pouvoir à respecter les délais constitutionnels ? C’est
peut-être un rêve pour chaque camp, mais rien n’est d’avance acquis. Tout le
monde sait qu’il faut se battre.
Les oppositions
congolaises en rangs
Léon Kengo wa Dondo, le tout dernier des chefs de l’opposition,
revoie dos-à-dos pouvoir et opposition réunie autour d’Etienne Tshisekedi. Il les
accuse de vouloir mettre en danger, par leurs positions tranchées, « la
paix chèrement acquise ». Le chef de l’Opposition dite Républicaine invite
les politiques à se
mettre d’accord sur les élections, dans le respect de la constitution. Rien
de nouveau dans cette prise de position,
à part le fait que Kengo se positionne comme acteur majeur de la politique du moment.
De plus, sa position de président du sénat lui donne un rôle important à jouer,
en cas de départ de Kabila, si la présidentielle n’est pas organisée.
Mais Kengo a, en face de lui, des acteurs qui ne
perdent pas de vue. D’abord Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga qui a
déclaré en mai, sa candidature à la présidentielle. Il est soutenu par une
dizaine de partis d’opposition dont les 7 frondeurs exclus de la majorité au
pouvoir, le G7. Mais ces partis ont malgré tout, participé au conclave de
Bruxelles réuni autour de la figure d’Etienne Tshisekedi, le leader historique
de l’opposition congolaise. Le conclave n’accepte de dialogue que dans l’esprit
de l’accord d’Addis Abeba.
Et Vital Kamerhe ?
L’intrigue de cette équation congolaise à quatre "connues"
c’est Vital Kamerhe, l’ancien président de l’assemblée nationales. Président de
l’Union pour la nation congolaise, il n’est pas allé au conclave de Bruxelles
et n’a pas soutenu la candidature de Katumbi. Vu comme circonspect, il paraît
non aligné. Cela lui donne la possibilité d’être recherché par tous les camps
devenant du coup, la 4e voix alors que le camp Kengo est jugé
pro-pouvoir et celui de Tshisekedi radical. Jusqu’où ira Kamerhe ? On le verra
bientôt.
Une majorité qui
veut un mandat interdit
La majorité de Joseph Kabila ne cache plus son
intention d’aller au-delà du dernier mandat constitutionnel. Elle veut
désormais un référendum pour débloquer la constitution et ainsi donner
librement ce mandat au président Kabila au pouvoir depuis 15 ans. Plusieurs observateurs
craignent que cette démarche, ainsi que la radicalisation d’une partie de l’opposition
ne puissent engendrer des violences.
En commun, ces regroupements politiquent qui se
rangent en ordre de bataille ont l’incertitude de leurs stratégies. Le risque
dans ce cas, c’est de réussir ou d’échouer (l’alternance ou le maintien au pouvoir)
dans la violence.
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