LE TERRITOIRE DE KAPANGA, UN DON DES MISSIONNAIRES
Le territoire de Kapanga est l’un des
plus vastes des 22 qui composent le Katanga. Aussi vaste que la Belgique,
Kapanga compte une population qui avoisine 130.000 habitants ou un peu plus,
chiffres estimatifs extrapolés à partir des 65.281 majeurs inscrits sur les
listes des votes en 2006.[1]
Les activités principales sont
l’agriculture, le petit commerce et l’élevage domestique de chèvres, moutons et
volailles. Il n’y a pas une seule industrie, aucune entreprise publique ou
privée qui emploie de la main d’œuvre, hormis l’administration étatique,
l’enseignement et les missions religieuses.
Historique
L’histoire de Kapanga est liée à
celle de l’empire Lunda. Comme bien d’autres de la RDC, ce territoire est créé
au cours des années 50.[2]
Kapanga est un territoire rural dans les savanes boisées du nord-ouest de la
province du Katanga, avec une population jeune et croissante de 120.000
habitants (à 95% des Lunda) dans une zone de 24.700 km2.[3]
Le centre du territoire est une
agglomération d'environ 53.000 habitants, constituée par les localités de
Musumba, Kapanga et Ntita. (Alors que Musumba est la capitale de l’Empire des
Lunda, encore aujourd’hui, Kapanga est la capitale politique et administrative
du Territoire de Kapanga.) Le territoire de Kapanga est isolé et pauvre à cause
de sa position géographique (loin de véritables villes : 380 km de Kananga,
dans le Kasaï; 670 km de Kolwezi, au Katanga; 1.000 km de la capitale du
Katanga, Lubumbashi), de la forte détérioration des routes, du manque de voies
ferrées (la plus proche en service est à 365 km) et de l’absence de pont sur la
Lulua, qui traverse le territoire.
Il n’y a pas d'industrie et peu
d’activités commerciales à part le petit commerce de poisson, chenilles, fruits
et légumes. Plus de 90 % de la population mène une économie de subsistance
(petite agriculture et pêche). En raison de l'éloignement, il y a très peu
d’exportation de produits agricoles vers d’autres territoires. Vu l’état des
routes, le transport (par camion) est non seulement cauchemardesque mais aussi
plus cher que les produits-mêmes.
Le PIB moyen estimé par habitant
se situe entre 1 et 2 USD/jour, au-dessous du seuil de pauvreté.
Sans intervention structurelle
et sans services énergétiques, les OMD ne seront jamais atteints. Les 200 kW de
la seule infrastructure d’approvisionnement énergétique (la petite centrale
hydroélectrique ELKAP I) ne suffiront évidemment pas.[4]
De l’Empire LUNDA
Mwant Yav Mushid III, chef de l'Empire Lunda |
D’après la légende, commence à Nkalany,
une région entre deux grandes cours d’eau (Nkalany et Kajidij, affluents du
Kasaï). Les démiurges MBAR et MUSANGU, son épouse, jamais créés, éclosent d’un
rocher. MBAR signifie qui a éclos ! et MUSANGU, celle (ou celui) qui
régénère, qui fait régénérer (du verbe Kusanguk,
faire revivre, ressusciter ou réanimer). Les deux vécurent dans la région,
proche de Mandam, la grotte de Mwant
Mwambu, un village à quelques dizaines de kilomètres de Kalamba, au nord-ouest
du territoire. Ce sont là les lointains aïeux de NKOND A MATIT qui refusa de
léguer son pouvoir à ses turbulents fils à la merci de RUWEJ, sa fille !
Liée d’amour à Chibind (chasseur) IRUNG
(Ilunga), un Muluba, elle eut un fils à qui elle légua le pouvoir. Pendant ce
temps, ses frères avaient quitté le pays Lunda refusant de voir leur sœur
approcher un étranger au pouvoir. Le fils YAV, devenu chef (Mwant) sera appelé
MWANT YAV, resté le titre de tout chef à la tête du pays. Ce pouvoir et ce pays
vont s’agrandir davantage lorsqu’arrivés jusqu’à l’actuel Angola et au Kwango,
les frères séparés devenus seigneurs, chefs où ils sont partis, auront besoin
de se référer à leurs origines et se référeront à leurs coutumes. L’historien
MATADI WAMBA note que ces princes Lunda, immigrés, vont pour régner, diriger.[5] Au
fil de temps, ils enverront des expéditions, avec présents, à leur pays
d’origine. Ainsi, de ces principautés, naquit un Empire qui fut, avec les Luba,
les Kongo, et bien d’autres, les plus puissants de la période précoloniale.[6]
Mwant YAV qui essayera de rasseoir le
pouvoir et réunifier les fils et filles de la nation lunda va établir une cité
de fortune, provisoire (Musumb). Mais il y restera définitivement, s’étant éloigné
de Nkalany, Musumb ayant été préféré à Nkalany par le colonisateur. L’empire
Lunda résistera de plusieurs attaques et rebellions de certaines entités qu’il
a réussi à conquérir. La division administrative du pays en districts,
provinces et territoires ne réussira pas, malgré l’affaiblissement, d’anéantir
la nation Lunda. Il restera, au moins, une identité lunda inscrite dans la
pensée et dans l’être même des hommes et des femmes où qu’ils se trouvent. Tous
se réfèrent à Pol (Kol), à la maison, au pays d’origine.
Mwant YAV va refuser de mêler son
pouvoir à l’administration étatique. Ainsi, Musumb restera la capitale de
l’empire, jusqu’à ce jour, et Kapanga, un village situé à 7 km de Musumb, le
chef-lieu du territoire. Le pouvoir Lunda portait en lui une organisation du
type moderne. Ce qui permit au colonisateur de prendre, traiter avec moins de
dureté son peuple qu’il estimait assez développé. Il y a avait, en effet :
- La défense
- La santé
- Les affaires étrangères et conquêtes
- Affaires sociales
- Arts et culture
- Etc.
Aux années de la colonisation, il a
existé deux territoires de Kapanga, renseignent certaines sources :
l’actuel territoire de Kapanga, près de Musumba et le territoire de Kenge,
jadis Kapanga 2.[7] Comme il y a eu
perturbation dans l’envoie de courriers entre les deux territoires homonymes,
Kapanga 2 a du changer de nom. La raison de cette homonymie est simple :
l’actuel territoire de Kenge est habité par des populations lunda qui n’ont pas
oublié leurs origines. En appelant leur territoire Kapanga, ils s’unissaient à
leurs aïeux et "concitoyens."
Organisation administrative du territoire de Kapanga
Le territoire de Kapanga fait frontière
avec les territoires de Sando, à l’est, Luiza à l’Ouest, Kaniama au nord,
l’Angola au sud.
Kapanga, un petit village situé à 7 km à
l’Ouest de Musumba, est le chef-lieu du territoire. C’est là que sont installés
divers bureaux du territoire. L’administrateur du territoire (AT) est assisté
par un adjoint. Il représente l’Etat congolais et anime l’administration
étatique : enseignement, économie, justice, etc. Kapanga est subdivisé en
trois postes d’encadrement administratifs :
- Kalamba : le plus grand centre du territoire après Musumba, avec près de 20.000 habitants.
- Musevu, vers l’Angola
- Kambangu, vers le territoire de Sandoa. (Pas assez de précision à ce niveau)!
Ces entités sont dirigées par les chefs
de postes.
Il y a aussi une administration
coutumière, liée directement au pouvoir impérial de Musumba (Empire Lunda,
chefferie Mwant Yav en même temps). Il s’agit des groupements qui ne sont rien
d’autres que des entités mi-traditionnelles mi-modernes comprenant des
localités nombreuses, chacune. Il y a 22 territoires :
1. Atubung
2. Chamb
3. Chibab
4. Chibamb
5. Chitazu
6. Chiying
7. Dinying
8. Kambamb
9. Kambundu
10. Kamwang
11. Kanampumbu
12. Kandal
13. Kanichin
14. Mukambu
15. Mulambu
16. Mutiy
17. Nsaan mulapu
18. Ntembu
19. Ntend
20. Kapang
21. Kashij Mukaz
22. Mpand a Kalend
2. Chamb
3. Chibab
4. Chibamb
5. Chitazu
6. Chiying
7. Dinying
8. Kambamb
9. Kambundu
10. Kamwang
11. Kanampumbu
12. Kandal
13. Kanichin
14. Mukambu
15. Mulambu
16. Mutiy
17. Nsaan mulapu
18. Ntembu
19. Ntend
20. Kapang
21. Kashij Mukaz
22. Mpand a Kalend
LE POSTE DE KALAMBA
Kalamba est le deuxième centre rural de Kapanga. C’est une agglomération de
4 localités qui, s’étant rapprochées de la mission catholique de Kalamba qui a
fondé écoles et dispensaire, plus tard un hôpital, n’a cessé de croître. Il y
aurait à ce jour près de 20.000 habitants à Kalamba. Un suisse missionnaire
salvatorien, Albert IHLE, assassiné malheureusement en 1968 par des bandits venus
du Kasaï voisin, bâtit un dispensaire. Soutenu par les religieuses
salvatoriennes, ce dispensaire va survivre malgré la mort de son initiateur,
pour devenir à ce jour, le deuxième grand hôpital du territoire après l’hôpital
SAMUTEB de Musumba fondé en 1914 (un des plus anciens du Katanga !).
LE POSTE DE MUSEVU
Il s’agit d’un poste à la frontière avec
l’Angola, vers l’affluent Kasaï (Kasiy, en Lunda). Ce poste est devenu célèbre
durant les années 90 avec le mouvement d’entrée vers l’Angola pour exploiter le
diamant. Mais depuis la fermeture de ce poste, depuis la mort du rebelle
angolais Jonas SAVIMBI, le poste n’est plus fréquenté et ne fait plus recette.
Néanmoins, il reste constamment fréquenté par les immigrants congolais à la recherche
du mieux-être hors de leur pays.
LE POSTE DE TSHIBAMB
Tshibamb est situé près de Sandoa et
reste un vaste territoire situé à l’est du territoire. Il reste parmi les coins
les moins mouvementés du territoire. C’est probablement suite au fait que les
missions méthodistes et catholiques qui se sont installées à Kapanga n’ont pas
fondé de siège dans le secteur. De cette manière, il n’y a pas eu de
développement de grands écoles ni centres médicaux comme cela s’est passé
notamment à Kalamba, une des clés du développement.
POLITIQUE
Kapanga est un des territoires qui ont
donné à la RDC et au Katanga des personnalités d’une haute stature. Moïse
KAPEND CHOMBE, NGUZ A Karl-I-Bond, KOT A MWAN A MUTOMBU, et même Laurent-Désiré
KABILA, fils de MAFIK, sa mère!
Un des premiers katangais politiquement
émancipés, Moïse CHOMBE, celui-là même qui sera premier gouverneur noir du
Katanga et qui va proclamer l’indépendance du Katanga, est fils de la dynastie
impériale de ANT YAV, la dynastie CHOMBE. Jean NGUZ a Karl Ibond, neveu de
KAPEND CHOMBE, premier ministre du Zaïre (1992-1993) et président de l’UFERI
qui fit avec Etienne TSHISEKEDI, la puissante Union sacrée qui ébranla Mobutu,
est fils de Kapanga. D’autres noms :
- KOTA A MWAN A MUTOMBU : député sous le maréchal Mobutu
- Général Mwant YAV KAWEL : député et empereur qui a plusieurs fois critiqué publiquement Mobutu
- CHIKEZ DIEMU : ministre de la défense (2006-2008)
- Richard MUYEJ : ministre de l’intérieur (2011-)
- Charles NAWEJI : ministre … (2012-), Lunda de Bandundu
- YAV CHIBAL : vice gouverneur du Katanga (2006-)
- KAJ MALONG : Vice gouverneur (2003-2005)
- MBAZ A MBANG : ministre provincial (Katanga : 2005-)
Hydrographie, faune et flore
Kapanga est situé sur un plateau :
le plateau de Lunda. Le climat est tropical humide avec des pluies durant 8
mois et une sécheresse de 4 mois environ. Le sol est propice à l’agriculture, la végétation dominée par la savane herbeuse, avec quelques savanes boisées vers
Sandoa, et des forêts galeries le long de nombreuses cours d’eau. Kapanga est fortement drainé par des
rivières, ru et affluents. Les principaux sont :
- Lulua : proche de Musumba, affluent du Kasaï qui forme la limite sud ouest avec l’Angola.
- Nkalany : au centre du territoire ; affluent du Kasaï (coule vers le sud-est).
- Kajidij : affluent du Kasaï, il est au centre.
- Riz (prononcez « z ! ») : au centre. Comme le nombre de cours d’eau, coule vers le sud est et déverse ses eaux dans le Kasaï.
- Murung, proche de des territoires de Luiza et Kaniama : affluent du Kasaï.
Ces cours d’eau et bien d’autres
centaines logent plusieurs diversités aquatiques, des poissons, des hippopotames
et des crocodiles.
La faune est principalement constituée
des antilopes (plusieurs espèces !), des sangliers, des singes (plusieurs
variétés !), des éléphants qui sont menacés de disparition, les lions, les
castors et autres rongeurs, les buffles et les lions.
Dans la savane et dans la forêt, on
trouve plusieurs espèces de plantes, arbres et arbustes. On cite des chênes géants, très prisés dans la scierie, des eucalyptus (rares), des fougères, des
imperta, les bambous, et plusieurs diversités de paille qui servent de
couverture des maisons dans plusieurs localités, etc.
ECONOMIE ET TRANSPORT
L’économie de Kapanga est basée
essentiellement sur l’agriculture. Souvent orientée vers l’autoconsommation,
cette agriculture est peu développée dans son ensemble. Du côté Kalamba,
Kamwanga, Chitazu et Kambamb, on développe une agriculture aux fins
commerciales. Mais le principal handicap reste l’absence de mécanisation de la
culture. On cultive haricots, arachides, manioc, maïs… mais à la main libre, à
la houe. Ceux qui ont des moyens, louent de la main d’œuvre qu’ils rémunèrent
pour des services précis : labours, semailles, sarclage, récolte, etc. Il
y a en a qui tiennent 5 ou une dizaine d’hectares de culture de maïs, des
haricots ou des arachides. Cela permet alors de se bâtir des maisons en
matériaux durables, se payer des biens des maisons ou payer les études des
enfants.[8]
Un camion chargé de marchandises sur une route de Kapanga |
L’élevage domestique des chèvres,
moutons et volailles est généralisé. Depuis quelques années, ont émergé des
élevages professionnels de vaches.
Il existe, enfin, des marchés organisés
hebdomadairement sous-forme de foires. Les clients et vendeurs viennent alors
de partout, des villages lointains et environnants. C’est le cas des marchés à
Kalamba (tous les vendredis), à Chiying, tous les jeudis, à Kamwang, tous les
dimanches… sauf à Musumba où se tient un marché bien bâti et régulier, ouvert
tous les jours. Il faut dire que les alimentations et boutiques sont répandues
un peu partout, mais restent peu fournies en articles. De cette manière, il y a
des gens qui circulent à travers des villages en train de vendre. Une fois de
plus, la route reste le principal handicap. Parfois il faut traverser des
rivières en pirogues, à pieds mouillés ; parfois, on ne peut même pas traverser
lorsqu’une rivière est en furie, par exemple. Il existe des coins où jamais un
véhicule n’est arrivé, faute de routes !
Cette économie est appelée à
changer davantage avec l’arrivée du courant électrique à Musumba et environs.
Il s’agit du projet ELKAP. ELKAP ASBL est une Association Sans But Lucratif née
à Kapanga en janvier 2013. ELECTRICITE POUR KAPANGA en sigle ELKAP, une ASBL a
créée par les Pères et Frères Salvatoriens et SOFIA, leur organisation d'aide
international, pour porter au territoire du Kapanga, en République Démocratique
du Congo, le développement moyennant l'électrification rurale.
LES ROUTES
Les routes sont peu développées à
Kapanga. Six axes principaux existent, entrecoupés par des cours d’eau parfois
difficiles à traverser.
- Musumba - Kalamba I: environ 200 km, avec au moins 4 ponts en ciment
- Musumba - Kalamba II (Nkalany) : une centaine de km. Inaccessible !
- Kalamba - Sandoa : près de 300 km
- Musumba Musevu : près de 100 km
- Musumba – Sandoa : une centaine de km
- Musumba – Kambamb : près de 150 km
Nombre de ces routes sont impraticables
faute d’entretien ou à cause de ponts coupés. La plupart de ponts existants
sont œuvres des missionnaires salvatoriens (catholiques). Il s’agit de façon
particulière, des œuvres du frère Henri couronné Samwan, titre que Mwant Yav
donne à tout étranger qui réalise de bonnes œuvres ou se distingues en quelque
domaine que ce soit. Un Sawan, de façon plus simple, est frère du chef, du
souverain.
ENSEIGNEMENT
L’enseignement est très développé à
Kapanga. Déjà, à Musumba, existent des sections techniques (coupe couture,
biochimie, maçonnerie, maçonnerie, menuiserie, Infirmerie) et plusieurs autres
en pédagogie générale, en math-physique et en Commerciale et Administration. Ces
trois dernières options sont les plus répandues à travers le territoire, avec
en tête, la pédagogie générale. Dans un territoire où n’existe ni entreprise
privée ni publique, s’adonner à l’enseignement arrange certaines personnes qui
entrent dans l’enseignement.
Rien que dans le secteur public, en
2008, on comptait plus de 200 écoles qui avaient acquis des arrêtés
ministériels leur donnant autorisation de fonctionner. Mais que peu sont
agréées et rémunérées. Pour survivre, elles pèsent sur les épaules des parents
d’élèves qui supportent divers frais.
Le secteur privé est peu développé ou
quasi inexistant. Les écoles de référence restent les écoles conventionnées
catholiques et méthodistes qui, en plus des infrastructures qui n’ont rien à
envier à plusieurs écoles de la ville, donnent des enseignements de qualité.
Cela est attesté par la manière dont les ressortissants de ces écoles se
débrouillent à l’université. Les principales écoles sont :
- Kovija (à
Kalamba) : Conventionnée catholique. Ecole secondaire.
- Kata a Kamin (à Musumba) : Conventionnée catholique.
- Musumb (à Musumba) : Conventionnée méthodiste. Ecole secondaire.
- Intita (à Ntita) : Conventionnée catholique. Secondaire.
- Chisambu (à Musumba) : Conventionnée méthodiste.
- Kata a Kamin (à Musumba) : Conventionnée catholique.
- Musumb (à Musumba) : Conventionnée méthodiste. Ecole secondaire.
- Intita (à Ntita) : Conventionnée catholique. Secondaire.
- Chisambu (à Musumba) : Conventionnée méthodiste.
Depuis maintenant trois ans, il existe 2
sous-divisions qui gèrent les écoles publiques : à Musumba et à Kalamba.
Cela entre dans la politique de décentralisation de l’enseignement entamée, il
y a peu. Les écoles conventionnées sont sous la responsabilité des
coordinations crées par les églises organisant elles-mêmes leurs écoles. Ce sont
ces dernières qui rendent compte directement à l’Etat congolais.
Outre les secteurs primaire et secondaire,
l’enseignement supérieur est organisé. Il existe un Institut supérieur
pédagogique (ISP Musumb) qui organise les options Histoire et Français. Cette
institution a formé la plupart des responsables d’écoles à ce jour, à Kapanga
(des gradués). Il existe en outre un Institut Supérieur des techniques
médicales (ISTM Musumb) qui forme plusieurs infirmiers qui prestent comme
assistants des médecins. Il faut souligner ici que l’Institut médical Chisambu
de Musumba est parmi les premières écoles d’infirmiers qui ont formé des infirmiers
du Katanga.
SANTE
La santé, nous l’avons dit ci-haut, elle
est organisée par les privés : les missions catholiques et méthodistes.
Une des plus anciennes formations médicales du Katanga, l’hôpital SAMUTEB, du
nom de Mwant YAV MUTEB, a été créé en 1914. C’est une imposante bâtisse qui
jadis a fait la gloire de Kapanga, avec des infirmiers formés sur place à
Chisambu, que l’on a enfin « exportés » un peu partout au Katanga et
en RDC. Aujourd’hui, cet hôpital qui fait office d’Hôpital général de référence
du territoire, se trouve dans un état déplorable, du moins pour ceux qui l’ont
connu en ses années de gloire.
Comme à Musumba, l’hôpital géréral de
Kalamba a été un des éléments moteurs de la croissance de la population. Les villages
environnants et lointains, les patients qui n’en pouvaient plus de supporter
des longues marches pour trouver de soins de santé de qualité, ont décidé
d’habiter à Kalamba. Aujourd’hui, cet hôpital tient une maternité moderne,
comme à plusieurs endroits à Musumba, des services de médecine interne,
chirurgie, échographie depuis peu et la radiologie (uniquement à Musumba, mais
depuis un temps en panne).
CULTURE
Difficile de parler de la culture à
Kapanga. Elle tient à l’histoire même de l’empire Lunda. Mais ce qu’il convient
de retenir est qu’elle est abondante : chants et dance, sculpture et
fétiches… se mêlent. Il y a même tout une littérature, au sens premier du
terme, écrite en Uruund (Lunda). C’est la langue qui porte tout, la culture y
comprise. Que l’on soit au marché, à l’école (durant les leçons en langues
vernaculaires) ou à l’église, on s’exprime en Uruund. Depuis plusieurs années,
on lit l bible en Uruund et des ouvrages sont édités en cette langue !
RELIGION
La religion répandue est le christianisme.
Les méthodistes et les catholiques se partagent le gros de la population. C’est
grâce à eux d’ailleurs que Kapanga a vu son développement. Sans eux, il n’y
aurait ni grande école, ni pont sur des rivières, ni hôpitaux dignement structurés.
L’islam y est aussi implanté, mais il n’a pas une expansion remarquable. Le
kimbanguisme est fortement implanté et est engagé avec des écoles, notamment.
Bibliographie
1.
CEI RDC, Loi n°06/006 du 09 mars 2006, portant
organisation des élections présidentielles, législatives, urbaines, municipales
et locales, Kinshasa, CEI, 2006.
3.
JANSSEN L., Les salvatoriens 1955-2005: 50 ans de
vie au service de la vie, Lubumbashi, Médiaspaul, 2005.
4.
MATADI MWAMBA, Espace Lunda et identité en Afrique centrale,
Belgique, CEFAL, 2011.
5.
NDAYWEL I., Histoire générale du Congo : de
l’héritage ancien à la République démocratique du Congo, DUCULOT, 1998.
[1] CEI RDC,
Loi n°06/006
du 09 mars 2006, portant organisation des élections présidentielles,
législatives, urbaines, municipales et locales, Kinshasa, CEI, 2006.
[2] Nous
nous sommes butté ici à la difficulté de documentation digne de fois pour plus
d’exactitude de date. Est-il que, les territoires sont venus bien longtemps
après la création de districts.
[5] MATADI
MWAMBA, Espace Lunda et identité en
Afrique centrale, Belgique, CEFAL, 2011, p.145.
[6] NDAYWEL,
I., Histoire générale du Congo : de
l’héritage ancien à la République démocratique du Congo, DUCULOT, 1998.
[7] MATADI
MWAMBA, Op.cit.
[8] JANSSEN,
L., Les salvatoriens 1955-2005: 50
ans de vie au service de la vie, Lubumbashi, Médiaspaul, 2005.
Coup de chapeau! Une grande premiere que j'aie jamais lu sur Kapang. Kujikitish nakash kamu mwant Makal! Si possible, veuillez revoir l' article pour enlever quelques erreurs d' orthographe.
RépondreSupprimer"In Kapang kapan mem, apanang kal ching ulong!"
C'est un excellent texte, riche en enseignements. Il y a bien des choses que je connais personnellement, étant né à l'hôpital Piper Memorial (aujourd'hui Samuteb), étudié à l'école méthodiste et grandi à Musumb.--David Nawej
RépondreSupprimerFélicitations pour cette page de culture générale sur Kapanga.
RépondreSupprimerBravo pour cet enseignement
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RépondreSupprimerVraiment merci du fond du cœur pour ce texte.
RépondreSupprimerVraiment merci du fond du cœur pour ce texte!!
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