Arrivée de Moïse Katumbi chez le procureur de Lubumbashi, lundi 9 mai. Photo M3 Didier |
C'est un Katumbi souriant et presqu'en héro qui est sorti du bureau du procureur à 18 heures, alors que la nuit commençait à tomber sur Lubumbashi. Le matin, Moïse Katumbi s’est présenté coformément à la convocation procureur qui voulait
l’entendre sur l’accusation de recrutement des mercenaires étrangers.
La foule accompagne Katumbi
La police qui avait déjà bouclé le périmètre du
palais de justice d’au moins 1km2 n’a pas pu stopper la foule qui a gagné
l’esplanade du siège de la justice de la province. Là encore, des dizaines de
personnes qui l’attendaient l’ont accueilli avec des applaudissements. Avant de
passer, Moïse Katumbi s’est arrêté pour les saluer et remercier ceux qui l’ont
accompagné.
Mais les jeunes ne s’arrêtent pas là. « Nous n’allons pas te laisser seul
ici », lui répondent quelques jeunes qui entrent avec lui jusque dans
le hall du bâtiment. Deux de ses fanatiques sont arrêtés par la police, un au
vu de tout le monde.
Précédé de son avocat, maître Jacques Shesha, ancien
bâtonnier de Lubumbashi, Moïse Katumbi gravit difficilement l’escalier qui mène
à la cour d’appel, au premier étage, coincé par la foule. D’autres avocats sont
entrés, notamment l’ancien vice-président de la RDC, Azarias Ruberwa.
Une longue audition
Jusqu’à 11 heures, après l’entrée de Moïse
Katumbi, l’audition n’avait pas encore commencé, a expliqué un officier de
police. C'est finalement à 12 heures qu'elle démarre, mais avec une suspension lorsque le parquet militaire s'intéresse au dossier, comme l'indique un tweet de l'épouse de Moïse Katumbi :
2 justices se présentent: justice civile... et justice militaire!?!?! Or le mandat a été signé par un magistrat civil. Audience suspendue.— Carine Katumbi (@carine_katumbi) 9 mai 2016
A l’extérieur du palais de justice, une autre
ambiance a vécu. La police a passé plus de 30 minutes à repousser les
fanatiques de Moïse Katumbi. Elle reste aux limites du périmètre établi par la
police, refusant par endroit, de partir sans se rassurer que leur présidents
sortira libre de l’audition. Ils soupçonnent, en effet, le pouvoir de vouloir l’arrêter.
Depuis le matin, en effet, une rumeur persistante a fait état d’un avion qui l’attend à l’aéroport pour le conduire à Kinshasa.
Des pressions politiques
Des pressions politiques
Depuis son départ de la majorité au pouvoir, Moïse Katumbi qui vient
d’annoncer sa candidature à la présidentielle, attire davantage l’attention du
pouvoir. Sa popularité, portée notamment par son club de football, le
Tout-Puissant Mazembe, semble attirer sur lui l’attention de ses adversaires.
Kinshasa rassure pourtant que la procédure qui le vise est simplement
judiciaire.
Mais les accusations de mercenariat portée par le
ministre de la justice ont été démenties la semaine dernière par l’ambassade
des Etats-Unis dont est issu un des proches de Moïse Katumbi détenu à Kinshasa.
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