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Des écoliers (mineurs) au bord d'un canal d'eau impropre à Lubumbashi. Photo M3 Didier |
De cet état de choses se dégagent deux réalités pas
réjouissantes :
L’information
environnementale reste très technique.
Le plus souvent, c’est une affaire des professeurs d’université, et pas tous
naturellement, mais aussi « une affaire des blancs », commente un
habitant de Kinois. La lutte pour le changement climatique, la protection des
forêts et la réduction de la pollution, par exemple, viennent de l’Europe. Dans
l’imaginaire de plusieurs congolais, et cela vient peut-être du fait que le
pouvoir public ne sensibilise pas assez la population et ne s’investissent pas
davantage dans cette lutte.
La seconde observation tient au traitement de l’information
environnementale par les médias. Technique, l’information environnementale n’est pas simplifiée. Elle n’est pas
rendue en des termes simples et dans une langue accessible pour le grand
nombre. L’émission de gaz à effet de serre, la désertification qui menace l’Afrique,
l’assèchement des lacs, … sont des simples mots que ne peuvent réellement
comprendre facilement les congolais dont le territoire semble encore bien se
porter. Mais s’ils ne le comprennent pas, c’est aussi peut-être parce qu’elle n’est
pas présentée de manière à être comprise. Je suis sûr que des images du lac
Tchad asséché, filmée pour les télévisions de Kinshasa ou de Lubumbashi, et
commentées en des langues locales, parleront plus fort que certains discours. Pour
alerter les congolais sur les dangers qui les guettent, les mots seront simples !
L’info
environnementale est surveillée
Mais lorsque les journalistes se limitent à présenter
un récit essentiellement factuel des événements ou questions d’environnement,
tout reste mystifié. Pourtant, un travail approfondi, des reportages et
articles de fond sont une occasion de présenter des vrais problèmes, ce que
vivent les citoyens au quotidien. Malheureusement pour les médias, ils n’ont
pas toujours tranquilles lorsqu’ils abordent des questions de pollution, par
exemple, très récurrentes dans le Katanga minier. Les pollueurs, ou supposés
tels, sont parfois protégés et intouchables. Et les accusations de pollutions
ne sont pas suivies d’enquêtes crédibles.
Le défi est donc, pour le pouvoir public et pour les
médias, de développer une stratégie qui permette à tout le monde, y compris aux
paysans, de comprendre les enjeux, les risques que le pays court en perpétuant
des pratiques comme la déforestation, le feu de brousse, l’abattage des espèces
protégées…
Voici l’esprit de la communication présentée par trois
journalistes congolais invités à Yaoundé du 19 au 24 avril 2016 à une formation
sur la pratique du journalisme environnementale. Ci-joint, une présentationPowerpoint et une vidéo de cette présentation.
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