C'est pratiquement le tiers de
l'ancien Katanga, qui reste difficile d'accès, durant les fortes pluies qui
tombent dans la zone septentrionale de RDC. Une seule route relie Kolwezi,
capitale du Lualaba, à 5 territoires : Mutshatsha, Kasaji, Dilolo, Sandoa et
Kapanga, La même route conduit aux Kasaï. Depuis l'indépendance, cette route
n'a connu que peu d'entretien, les plus récents datant de trois dernières
années de Moïse Katumbi.
C'est de Kasaji, justement, qu'est
parti un convoi qui est arrivé à Kolwezi, lundi 22 février 2016, après deux
semaines d'un voyage fou. Il a coûté la vie à une femme tombée malade alors que
le bus qui la transportait est tombé en panne. Le bus de la société Classic
coatch, l'unique qui relie Kasaji à Kolwezi et Lubumbashi en ligne directe, a
connu plusieurs fois des pannes. Principal facteur aggravant : la pluie,
sur une route délabrée à plusieurs endroits où les flaques d'eau retiennent les
seuls véhicules qui bravent la saison des pluies. Des routes non entretenues deviennent
alors de petites rivières. Routes interdites donc à la circulation d'automobiles.
Deux semaines pour un peu plus de 300 km, une distance pourtant reliée à moto,
au cours d'une seule journée.
Le
rendez-vous de Mukuleji
Le lieu le plus dangereux, c'est le
passage d'un bourbier juste avant le passage du pont Mukuleji. Trois véhicules
s'y sont retrouvés, embourbés, incapables d'avancer. Le bourbier est connu
comme « le rendez-vous de Mukuleji », tant il reste difficile à franchir sans
arrêt. Deux bus et une vingtaine de camions au-dessus desquels grimpaient des
passagers y ont eu une longue et éprouvante attente. Pendant ce temps-là,
certains passagers ont épuisé leurs ressources, d'autres ont précédé dans les
villages prochains, dans l'espoir que leurs véhicules les rejoindraient
peut-être rapidement. Pire, une femme est décédée en cours de route.
La peine c’est que si les camions ne
passent pas, le sel et le savon se raréfient dans le Lualaba profond, et les
prix galopent. Avant l’assèchement des bourbiers, période durant laquelle plusieurs
commerçants stoppent leurs trafics, un verre de sel est parfois payé jusqu’à 2
dollars dans les territoires de Sandoa et Kapanga. Le salut vient alors des trafiquants
à vélos qui, malgré tout, ne peuvent pas apporter de charges suffisantes.
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