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Papin Kyungu, secrétaire fédéral du Mouvement social pour le renouveau (MSR) dans le Haut-Katanga. Ph. M3 Didier |
Alors que la campagne de prière pour la paix initiée par
Moïse Katumbi nourrit la polémique sur les réseaux sociaux, à Lubumbashi, ceux
qui l’observent ne le manifestent plus publiquement. La mairie a interdit les
manifestations publiques, en effet. Certaines personnes soupçonnent les membres du G7
(Mwando Nsimba, Kyungu wa Kumwanza et Danis Banze) d’orienter cette prière à des fins politiques.
Nous en parlons avec Papin Kyungu, Secrétaire fédéral du Mouvement social pour le
renouveau, MSR, dans le Haut-Katanga.
Tout Lubumbashi : Moïse Katumbi a appelé à la prière pour
la paix, mais certaines personnes soupçonnent une propagande pour sa personne.
Que vient faire la prière dans une affaire politique ? N’y a-t-il pas de
désespoir dans cet appel, comme le constatent certains membres de la majorité
au pouvoir ?
Papin Kyungu : Non, ce n’est pas un désespoir.
L’initiateur de cette prière, l’honorable Moïse Katumbi Chapwe, a appelé le
peuple congolais à consacrer ne fût-ce que deux minutes par jour, à midi, pour
prier pour la paix et pour l’alternance en République démocratique du Congo.
Parce que nous avons remarqué, depuis un temps, le manque de volonté du
président Joseph Kabila de ne pas organiser les élections et de passer à
l’alternance après 2016. Pour ça, nous disons que Moïse Katumbi Chapwe est
libre de demander à la population de prier, parce que nous voyons déjà un danger,
s’il [Joseph Kabila] n’accepte pas l’alternance. Nous ne voulons pas du
désordre dans le pays, nous voulons la paix. C’est pourquoi nous implorons le
Très-Haut tous les jours pour qu’il y ait l’accalmie en République
démocratique du Congo.
TL : Votre action est politique : n’aurait-il pas
été important d’aller directement voir Joseph Kabila, lui parler, rejoindre par exemple le dialogue, plutôt
que de prier en espérant une paix qui vient du ciel ?
PK : Nous aurions voulu parler à Joseph
Kabila, nous avons tout tenté, nous du G7 aujourd’hui. Si nous avons subi une
injustice dans la Majorité présidentielle, c’est parce que nous voulions parler
à Joseph Kabila, parce que nous avons tenté mainte fois de parler à Kabila, et
les autres ont dit que nous sommes des mauvais. Ils nous ont chassés de la
majorité présidentielle. Nous ne pensons pas lui parler. Le dialogue qu’on est
en train d’organiser, c’est une mascarade, pour rien. Rien ne sera produit dans
ce dialogue, à part peut-être une transition, changer la constitution de la
République, et la représentation de Kabila comme président de la République. Et
donc, tout cela ne va pas changer autour du dialogue. Néanmoins, nous pensons
que Dieu peut lui parler.
TL : Kalemie, dans le Tanganyika, le MSR était parmi
les partis qui préparaient l’accueil de Charles Mwando de l’Unadef, interdit de
voyager pas les services de sécurité le 19 janvier. Que s’est-il passé
ce jour-là à Kalemie d’où vous revenez ?
PK : Ce que le Commissaire spécial du
Tanganyika est en train de faire est déplorable. Il ne refuse pas seulement les
manifestations des partis politiques, il refuse même à l’opposition, le G7 en
l’occurrence, d’ouvrir leurs bureaux pour le fonctionnement du parti. C’est
vraiment décevant.
TL : Pouvez-vous donner un cas plus concret, ce que
vous avez réellement vécu au sein de votre parti ?
PK : J’ai été avec le secrétaire fédéral de
notre parti (MSR) au Tanganyika., C’est à peine qu’il arrive à s’approcher du
bureau du parti, parce qu’il a reçu l’instruction verbale de ne pas ouvrir le
bureau du parti. Donc, ils ne peuvent organiser des manifestations. Certains
membres ont été interpellés, parce qu’ils préparaient l’accueil de l’honorable
Mwando Nsimba. Notre chargé de mobilisation a été interpellé par les services
de sécurité, parce qu’il a appelé les gens à aller accueillir le député. On l’a
arrêté pour quelques heures et puis, ils ont utilisé son véhicule et sa
sonorisation pour passer le message contraire. Ça nous disons que ce n’est pas
possible. Ce n’est pas ça la démocratie.
TL : Vos membres ont-ils informé les autorités qu’ils
allaient manifester ?
PK : C’était un accueil d’un député. Ils n’avaient
pas besoin de demander l’autorisation. Et puis, à Kalemie, il n’y a pas de
maire de la ville. C’est le commissaire spécial qui gère et la province, et la
ville.
A Lubumbashi, vous vous réunissez normalement : votre
bureau est ouvert sans problème !
Papin Kyungu : A Lubumbashi, dans le Haut-Katanga,
nous tenons nos réunions normalement, chaque semaine, pour la vie du parti. Néanmoins,
on nous interdit les manifestations publiques. A Kalemie, dans le Tanganyika,
par contre, les manifestations publiques, mêmes les réunions ne se tiennent
plus, parce que l’autorité de la place a refusé qu’on ouvre les bureaux. Où est-ce
qu’on va tenir les réunions ?
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