Crédit photo: TP Mazembe.com |
C’est une image des plus rares. Certains ne l’auraient
carrément pas imaginé ainsi : le vice premier ministre de RDC, Evariste
Boshab parlant à Moïse Katumbi devant des milliers des congolais. D’aucuns le
considèrent comme un des concepteurs rigides de la politiques actuelle de
Joseph Kabila. C’est lui qui a accéléré l’installation en catastrophe des
nouvelles provinces en RDC, pierre sur laquelle finalement Moïse Katumbi, les 7
frondeurs exclus de la majorité présidentielle et cette majorité restructurée ont
achoppé.
Boshab et
Katumbi se parlent dans la tribune
Le 5e sacre africain du club le plus
titré de RDC, Mazembe, n’est pas possible sans l’engagement personnel de son
président, en termes d’entretien de l’équipe. Mais il fallait oublier ce qui
divise, les inimitiés même. Katumbi et le gouvernement qu’a représenté Boshab
ont su le faire. Du moins pour la face. L’ex gouverneur du Katanga a même
remercié « les autorités de l’opposition
et de la majorité ».
Merci aux autorités de l'opposition & de la majorité qui ont fait le déplacement à L'shi pour soutenir @TPMazembe pic.twitter.com/gu6AXi7j4Q
— Moise Katumbi (@moise_katumbi) 8 Novembre 2015
Pas assez de contestations, même si dans les
gradins, certains supporters auraient voulu voir la coupe ne pas passer par les
mains du vice premier ministre, pour des actions politiques qui l’opposent de
Katumbi. Erreur ou acte d’une révolte ? Du vice premier ministre au
président du TP Mazembe, la coupe est arrivée au capitaine, déviant le ministre
des sports. Le protocole, le foot ne connaît pas ?
Josel Kimwaki donne la coupe, à la surprise des
habitués du protocole, à l’opposant Vital Kamerhe et passe le ministre des
sports. De quoi attiser des commentaires. « C’est
bien fait. Il ne le mérite pas ce ministre qui a traité les gens du TP Mazembe
de villageois », commente un fanatique. Il a même été constaté à sa nomination,
par des irréductibles de Mazembe.
Succès de foot
de Mazembe, un gain politique ?
La politique a failli s’inviter malgré tout à cette
fête du football africain. D’abord, une bousculade au guichet du TP Mazembe lorsque
les fans apprennent qu’il n’y a plus de billets. Ce qui signifie, ne pas suivre
la finale en live. Face à la colère, la police largue une grenade lacrymogène,
vendredi 6 novembre, dans la foule. Au moins 50 personnes ont été blessées. Ensuite,
une représentation remarquable de l’opposition
avec le binôme Kamerhe-Katumbi, en présence des membres du gouvernement. L’échec
du TP aurait peut-être suscité la colère des fanatiques, tant les rumeurs ont
circulé sur les réseaux sociaux sur l’intention des adversaires de Katumbi de
faire échec à Mazembe pour le réduire au silence.
Le succès, à l’inverse, permet à ceux qui croient en
Moïse Katumbi, d’entrevoir la victoire de l’opposition sur la majorité
présidentielle. En tout cas, Katumbi aurait beaucoup perdu si son équipe avait
perdu cette coupe, en ce moment où il a besoin d’accroître sa popularité. Ainsi
se sont croisés politique et football, sans faire des victimes.
Tous unis pour la finale. RDV au stade. Je suis #RDC, je soutiens mazembe. Toujours ensemble pic.twitter.com/EpGDbmBSmC
— Vital Kamerhe (@VitalKamerhe1) 8 Novembre 2015
Un habitant de Lubumbashi, tout joyeux de la
victoire de son pays, lançait dimanche 8 novembre : « si les politiques pouvaient se comporter tous les jours comme
devant cette coupe, on ne perdrait aucune vie. Vous perdez, acceptez que l’autre
soit le meilleur. »
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