Politique et résurrection de la légende Football Club Saint Eloi Lupopo

 A la crise politique qui secoue les milieux politiques à Lubumbashi depuis mi-septembre 2015, se joint celle d’une légende du football. Saint Eloi Lupopo, éternel rival de TP Mazembe, se trouve à la croisée des chemins. Son président Vickbo Kasongo démissionne, 1.5 million de dollars est annoncé pour le salut de l’équipe avec un politique. Des supporters exultent, d’autres s’interrogent.
La descente aux enfers de FC Saint Eloi Lupopo dure à peine une décennie. Que des échecs, des frustrations. Puis des violences même. Pourtant, 2015 a rompu avec cette désormais « tradition d’échec » des Bleus et Jaunes. Lupopo a été sacré champion de la coupe du Congo, le second championnat de football congolais.

Vickbo Kasongo, « un des meilleurs dirigeants de Lupopo »
Exception au cœur de cet empire de déception d’un club qui n’a plus battu son rival de toujours depuis plus de trois ans d’affilé : TP Mazembe. Claude Kanyimbo, ancien président du club est formel : « Vikbo est un des meilleurs dirigeants de Lupopo. » Cela est reconnu par plusieurs. Pourtant, les supporters l’ont poussé à démissionner.
Mais Lupopo entretient presqu’une tradition de séparation dans la douleur avec ses dirigeants. Les connaisseurs du club déroule toute une liste dont : Faustin Bokonda qui a précédé le sortant et qui voudrait lui succéder. L’autre c’est bien entendu Vickbo Kasongo qui regrette que n’importe qui ait pris le temps de lui parler de l’équipe.
Politique du football ou le football politique ?
Certains observateurs voient dans la crise au sein de Lupopo, des influences politiques. Avant la démission du président de Lupopo, des bruits ont couru sur l’arrivée de Patrick Bokengo avec 1.5 million de dollars pour relancer l’équipe. S’il n’est pas connu sur la scène politique, il est pourtant rapproché de certains milieux du pouvoir à Kinshasa. Lupopo qui tienne face à Mazembe, cela réjouirait les adversaires de Moïse Katumbi.
Mais tout de suite, Bokengo est critiqué à Lubumbashi, avec des ambitions « démesurées ». Sur Malaïka TV, une chaîne d’un ancien président de Lupopo, Nazem, un animateur interroge dans une émission : « 1.5 million de USD… c’est pour payer les dettes de Lupopo, sélectionner de nouveaux joueurs ou financer l’équipe ? » Une cinglante critique. Le mal de Lupopo est connu profond, en effet. Le président sortant, lui, a dénoncé des pressions des candidats attirés par la politique.
Mercredi 14 octobre 2015, des supporters de Lupopo, chantant, sont partis demander à Patric Muland Mulykap, pour qu’il dépose sa candidature à la présidence de Lupopo. L’homme d’affaire a donné son accord, selon un journaliste qui a suivi les supports. Comme d’autres candidats, Mulykap était membre d’un parti politique jusqu’en début de la seconde moitié de 2015, avant de le quitter.
Depuis un temps, la politique semble séduire des politiciens. Peut-être inspirés par le succès de Moïse Katumbi qui lui est dans le foot avant la politique. Aubin Minaku s’intéresse à DCMP à Kinshasa, le gouverneur du Kasaï Oriental Ngoy Kasanji prend soin de Sanga Balende, le Général Tango Fort dirige AS Vita Club. La liste est longue.

Elections dans un mois devrait avoir lieu l’élection d’un nouveau comité de Lupopo. Les attentes sont grandes, peut être très grandes au regard des défis qui se posent. Lupopo a pour unité de mesure Mazembe, une des rares équipes de football viables d’Afrique.

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