Moïse Katumbi se décide et quitte la Majorité de Joseph Kabila

Moïse Katumbi à la descente de l'avion. Lubumbashi, décembre 2014.
Moïse Katumbi a démissionné du PPRD, le parti présidentiel en RDC et du gouvernorat du Katanga. Il l’a annoncé mardi 29 septembre 2015 sur son compte Twitter. Il demande à Joseph Kabila de respecter la constitution et d’organiser les élections dans le délai constitutionnel.
Il ne restait plus que cela. Moïse Katumbi n’émettait plus sur la même  longueur d’onde que Joseph Kabila. Les divergences avec le chef de l’Etat congolais ont apparu le 28 décembre 2014. De retour
de l’Europe où il avait soigné les séquelles d’une tentative d’empoisonnement, l’ex gouverneur du Katanga avait mis en garde Joseph Kabila contre un troisième mandat interdit par la constitution, dans une énigme empruntant la métaphore du football dont il est grand amateur.
Une dépêche de l’AFP signalait, la semaine dernière,  une grande annonce de Moïse Katumbi au public dans les tout prochains jours. C’est ce qui est arrivé le mardi dernier.
Dans sa déclaration politique, Moïse Katumbi dénonce une volonté d’aller au glissement du calendrier des élections, l’annonce de la nomination des commissaires spéciaux à la place des gouverneurs élus, une absence d’état de droit et « la hausse de l’intolérance politique. » Tout cela étant « à bannir ».
Surtout, Moïse Katumbi ne comprend pas que le gouvernement déclare ne pas avoir d’argent pour organiser les élections et en même temps initier un projet de référendum qui renforce, selon lui, le flou.
Moïse Katumbi ne s’accordait plus avec Joseph Kabila
Plus de six mois avant son retour triomphal de décembre 2014, Moïse Katumbi qui ne faisait rien avant sans citer « le chef de l’Etat », l’avait complètement ignoré. Un véritable black-out. Ses critiques se faisaient alors entendre à travers ses adresses populaires. Lors d’une visite à Kamina, plongé dans le noir depuis des semaines après une panne du disjoncteur central, il proposait « une solution provisoire ».
« Nous congolais on est devenu des spécialistes : maintenant, la panne nous demande quelques milliers de dollars. On ne fait rien. Lorsque tout ne marchera pas à la centrale, on sera obligé de sortir des millions. »
La mise en œuvre du découpage des nouvelles provinces, dans la précipitation, a déplu à Moïse Katumbi. Depuis, il n’a cessé de lancer des appels à peine voilés, à respecter la constitution.
Après les défections des membres du G7, la majorité de Joseph Kabila vacille avec ce départ de Moïse Katumbi, même si pour plusieurs, il ne surprend pas. 

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