Le vent
électoral souffle fort dans plusieurs formations politiques au Katanga. Pour la
première fois depuis l’accélération du processus de découpage territorial, les
attentions se détournent un tout petit peu de cette question devenue obsession
pour les politiques et des leaders sociaux. Tous en sont ébranlés, même la
société civile.
Cacophonie à
l’UDPS
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Les militants UNAFEC au meeting de M. Katumbi, décembre 2014|M3 Didier |
L’Union pour la démocratie et le progrès social,
UDPS d’Etienne Tshisekedi n’en finit pas avec l’adversité pro et anti Félix Tshilombo
Tshisekedi en qui les ambitions présidentielles se cachent de moins en moins.
Sa dernière visite au Katanga n’a donné aucune chance de laver en famille les
linges lus que sales. Bien au contraire. Deux camps restent toujours opposés et
la perspective d’une participation à ces élections avec en jeu la constitution
des listes électorales fragilise les mutins. Un membre du camp Bruno Tshibangu
annonce soutien au dialogue comme annoncé par Félix Tshilombo Tshisekedi, un
autre du camp Jean Kitule annonce le même samedi 09 mai, qu’Etienne Tshisekedi
n’a mandaté personne pour parler en son nom au sujet des élections ni du
dialogue. Contradictoires pas étonnantes pour ceux qui suivent l’évolution de
ce parti.
UFC de Kengo
sans dirigeant au Katanga
Adelard Kufi, jusqu’au mercredi 06 mai, était
président provincial de l’UFC de Léon Kengo wa Dondo. Il a déposé sa démission,
accusant la hiérarchie du parti de ne pas pourvoir aux besoins
matériels et
financiers du parti qui n’arrête pas de croître et qui sans cesse demande des
moyens pour son fonctionnement. L’homme est pourtant soupçonné d’être sollicité
par d’autres formations politiques. Le parti lui-même semble s’intéresser plus
à la plateforme « Opposition républicaine » regroupant quelques
partis de l’opposition plus volontaristes ou ouverts au pouvoir. Mais elle se
fragilise déjà avec les exclusions de la semaine dernière au motif que les exclus ne se conforment pas à
l’esprit du regroupement.
Entre
bicéphalisme et schisme à l’UNAFEC
Le chaud souffle à l’UNAFEC de Kyungu wa Kumwanza.
Limogé de son propre parti au milieu d’avril dernier, « Baba wa
Katanga » (le Père du Katanga) comme l’appellent ses partisans, a eu beau
obtenir le soutien de son comité. Entre mercredi et jeudi 6 et 7 mai, il aurait
reçu un coup dur. D’après certains témoignages, la CENI a refusé de recevoir la
liste des candidats aux provinciales, déposée par lui au motif qu’il n’engage
le parti, ayant été limogé. Le ministre de l’intérieur Evariste Boshab, d’après
la même source, a réhabilité modeste Sakatolo, secrétaire général du parti « auto exclu du parti »
d’après une déclaration de l’UNAFEC en avril dernier. La ministre Bijolu Kata
désavouée par le comité national de son parti (UNAFEC) vient d’être abandonnée
par sa base de Kasumbalesa. Aux dernières nouvelles, une lettre signée par
Evariste Boshab aurait finalement autorisé à Sakatolo et à Kyungu de déposer
des candidatures au nom du parti. C’est le début d’une nouvelle crise ou du
moins d’un bicéphalisme qui ne dit pas son nom. Kyungu wa Kumwanza est en
colère contre Boshab, menaçant même de le traduire en justice, dénonçant en
même temps « une main noire » visant à déstabiliser le parti.
Confusion à
l’ECT
Qui pour présider l’Eveil de la Conscience pour le Travail
et le développement ? La question a divisé les leaders de ce parti durant
plusieurs semaines. ECT tient depuis le premier gouvernement Matata, le
ministère de la Santé par Félix Kabange, président du parti. Celui-ci étant à
l’exécutif, devait laisser la gestion du parti à un autre. La crise a éclaté il
y a environ deux mois, présentant parfois comme un iceberg, que peu de facette
facilement appréhensibles. Certains accusent au ministre de la santé de prendre
trop d’indépendance et de ne pas marcher selon l’esprit de la majorité au sein
du parti. Certains ont voulu y voir des accointances avec Moïse Katumbi, mais celui-ci
a nié toute implication dans la crise et toute relation avec ce parti ou un
autre, signalant qu’il appartient à un parti politique bien connu de tous,
entendu, le PPRD.
Les sages pour
sauver la société civile du Katanga
Et comme pour cimenter une crise tous azimuts au
Katanga, les leaders du cadre de concertation de la société civile sont en
crise depuis près de 4 mois. Arrivés tous fin mandat, il faut des élections.
Certains membres ont soupçonné le coordonnateur et porte-parole de la structure
jusqu’avant la crise de vouloir modifier les statuts pour se maintenir la tête.
La plateforme est aujourd’hui dirigée par des « des sages », responsables
ou délégués des confessions religieuses qui selon les statuts de l’organisation,
doivent organiser les élections dans un bref délai.
Beaucoup voient en cette désorganisation de cette
société civile des mieux structurées du pays qui s’est montrée solide avec des
prises de position parfois « considérées
par les dirigeants », explique un politique, une action des politiques
visant à réduire sa force, « obligeant
ses membres à s’affronter sur des bases d’appartenance régionales »,
chacun devant « aller chez lui dans
les nouvelles provinces ».
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