Le sort en est
jeté. Plusieurs se demandaient souvent si le Conseil supérieur de l’audiovisuel
et de la communication, CSAC, était capable de peser de tout son poids pour lutter
contre les dérives dans la presse congolaise. Samedi 27 février, il suspendait
deux émissions télévisées très connues pour leurs. Parmi elles, « Congo
histoire » de Lushima Ndjate de RTNC (chaîne nationale) qui malgré les
interpellations et séances pédagogiques pour s’en tenir au contenu émargé de l’intitulé
même de son émission. Il y a une semaine, elle a été vue, regardée par plusieurs personnes.
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Lushima Ndjate sur la RTNC. Source: voila.cd |
« Il y a beaucoup de chose à dire sur
l’histoire du pays, mais la manière dont cette émission était présentée par
monsieur Lushima Ndjate ne répond même pas à l’intitulé de l’émission parce que
le conseil a constaté qu’il y a des attaques qui sont faites à l’endroit des
personnalités, de certains individus et ça ne répond pas à ce que l’on comprend
même de l’intitulé même de l’émission "Congo histoire" », expliquait sommairement dans son communiqué, Chantal
Kanyimbo, rapporteur du CSAC.
Des attaques personnelles, parfois elles sont à la
limite du tolérable. Des propos qui par moment, devaient faire l’objet des
poursuites judiciaires. La nouvelle mise en garde lancée à Lushima le 30 janvier 2015 par le CSAC, n’avait elle non
plus obligé cet animateur à se remettre sur le rail.
Au nom des
puissances !
En suspendant Lushima de « L’Eglise au milieu du village », c’est ainsi que s’appelle
la télévision nationale dans un slogan, le CSAC savait qu’il était sur un
terrain malaisé et glissant. Lushima
Ndjate, en effet, est une espèce de
« fou du roi » et sa lenteur à intégrer les corrections du CSAC n’est
certes pas signe d’une insuffisance intellectuelle. Loin de là. Lushima est
intelligent ! Les dérives auxquelles se livre cet animateur télé, souvent
habillé aux couleurs nationales (t-shirt, cravate ou chemise) sont au nom des
puissances. Il croit probablement être porteur d’une mission civilisatrice en
termes de formation des consciences et de de citoyenneté. Voilà qui devrait
expliquer le fait que le CSAC qui annonçait que l’émission Congo histoire ne
reprendrait que si un nouvel animateur
était choisi à la place de Lushima, reste aujourd’hui aphone. Vraisemblablement,
des arrangements devraient avoir lieu en coulisses. Mais le monde lui a vu
Lushima de retour, dans moins d’un mois, pas non plus un nouvel animateur...
… ils reviennent
au galop
On serait tenté de dire « chasser les naturels, ils reviennent au galop. » Lushima est
célèbre parce qu’il s’attaque aux individus, aux détracteurs des dirigeants.
C’est un genre journalistique congolais en pleine expansion, en effet. A
Lubumbashi, il existe sur la RTNC et sur plusieurs autres médias privés dont
certains ont été sanctionnés par le CSAC. Seulement, les plus durement
sanctionnés étaient des animateurs d’un média privé, de l’actuel opposant
Jean-Claude Muyambo. Certaines personnes se servent des journalistes ou
animateurs des médias pour régler des comptes avec leurs détracteurs et
ennemis. Mais il y a aussi le CSAC lui-même qui s’affronte à une malformation
congénitale : sa constitution même. Institution citoyenne d’appui à la
démocratie, il est politisé et est incapable de peser sur les médias du
pouvoir. Que c’est gênant la pullule qu’elle doit avaler dans cette affaire
Lushima Ndjate. On dirait que sa crédibilité s’enterre ici. Pourtant, sa
décision semblait réjouir plusieurs, même parmi les médias proches du pouvoir. Télé50,
écrivait, il y a environ un moi sur son site internet : « RDC-Médias : Le CSAC applique des mesures sérieuses
contre le manque de professionnalisme. »
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