Femme journaliste, c’est ni mannequin ni miss

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La honte, si elle prenait les pieds, nous tomberions tous les jours, dit une sagesse Lunda. Des vrais mannequins, des beautés, des couleurs originales… cela fait largement plaisir. Et c’est tout ? Non, la femme n’est pas faite pour plaire, pas non plus pour le contraire.
Une étudiante en communciation en conférence. 2012. Ph. Fils N.
Excusez-moi si je vous ennuie par mon sermon, chères consœurs journalistes de Lubumbashi-RDC, rassurez-vous, cela m’ennuie personnellement de parler ainsi aux admirables journalistes que vous êtes. J’aurai dû vous aborder en privé, mais vous-mêmes vous avez porté au grand jour cette erreur.
Samedi 28 mars à Lubumbashi, vous décidiez de clôturer le mois de mars durant lequel tous nous avons célébré la femme, la femme vertueuse, cette femme qui bouge et innove pour rester autonome. C’est peut-être l’image de Tshama Mwambuyi qui se couvre d’une salopette et tient son rabot pour travailler les planches. Malgré ses mains devenues dures comme un homme, elle rentre à la maison le soir, avec un cœur de sourire qui remplit sa maison. On époux en est comblé. 30 jours donc de célébration de la femme par un défilé de mode au cours d’une soirée éclectique. Mais quel dommage quand c’est une femme qui croit et agit ainsi ? La beauté, le journalisme en a besoin en effet. Mais laquelle ? La déontologie journalistique
décourage, mieux interdit la publicité "commerciale" par les journalistes. Mais à qui s’adresse-t-on ainsi et quelle est cette  déontologie quand beauté est une arme, tout autant que micro, caméra et stylo ? Oui, la beauté des journalistes fait des victimes, mais qui ne s’en plaignent pas. C’est le propre des victimes que les bourreaux protègent. Un peu comme dans le syndrome de Stockholm. Mais les mécontents de cette beauté insolente eux ne peuvent se taire.
Dandiner, journaliste ?
Deux confrères journalistes un homme et une femme, me disaient ce matin « comprends-les, nous sommes au Congo. » Dommage. On n’est pas en enfer ici, que je sache. Heureusement le ridicule ne tue pas. Enfin, jusqu’ici. Plusieurs femmes journalistes, de l’audiovisuel surtout, ont défilé en tenues diverses, à la mode, hormis quelques styles un peu coquins. Coquinerie ? Oui. Enfin, cela vous dérange-t-il ? Pourtant ça semble faire beau ménage avec journalisme ici ! Et, cela semble rimer avec mannequinat. Ce sont donc des mannequins qu’on a vu, pas des journalistes décidées d’agrémenter une soirée entre collègues. L’entrée était payante : 20 USD pour le départ, 50 pour le VIP et 75 pour le couple, etc… buffet assuré !
C’est donc devant ce public assez quelconque, je veux dire pas simplement fait des journalistes, puis devant la ville puisque des télévisions en ont diffusé des extraits, que les femmes journalistes et autres professionnelles de la presse se sont produites. On pouvait voir un ensemble de pagne, un libaya[1] jeune attaché légèrement au-dessus des seins, sexy donc ; une jupe qui touche à peine les genoux devant. Derrière pend un….. jusqu’aux pieds et le mannequin la prend en l’alternant agréablement entre ses mains et en l’ouvrant vers le public. La démarche elle est simplement entre le sexy et l’agréable : marche naturelle, dandinement, et tout le charme des mannequins. Qu’elles sont belles ces professionnelles de la presse, qu’ils sont beaux ces médias-mannequins.
Des publicitaires
Mais quel contraste ! Les organisations professionnelles féminines n’ont pas eu le temps d’alerter les jeunes femmes qui visiblement ignorent le danger de la publicité pour les journalistes. Pourtant, il y a eu parmi elles celles qui ont reculé après des discussions avec des journalistes plus expérimentés et anciens (hommes et femmes).



[1] Une espèce de blouse en tissu de pagne africain qui prend plusieurs styles.

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