CAN 2015: La RDC impose au Congo un cauchemar

4 buts à 2 entre le Congo et la RD Congo, c’est à peu près une revanche de la RDC sur son voisin, le Congo. Difficile d’oublier les tensions qui existent entre les deux pays depuis les expulsions de 2014. Liesses à Kinshasa et à Lubumbashi samedi le 31 janvier après la qualification pour la demi-finale.
Texte intégral sur mon second blog sur Mondoblo-Rfi
Un supporter congolais (RDC). Source: sosquare.ner

Mbata ya mokolo molayi ou la riposte du géant
Eh bien, Kinshasa a eu son tour. En battant les congolais de Brazza par 4 buts à 2, alors que tout le monde croyait à la victoire du Congo, les congolais-zaïrois ont administré à leurs voisins une « Mbata ya mokolo, molayi », la gifle du grand, du géant. En réponse à ce conflit jamais effacé : « mbata ya mokolo » (la gifle du grand !). Les brazzavillois, frustrés (ou mieux humiliés ?), s’en sont pris à eux-mêmes. Des scènes des violences à Brazza, des liesses un peu partout en RDC. Voilà qui arrive quand les tensions politiques croisent le football.
Un moment de cohésion, le football
On s’était finalement habitué à échouer depuis plusieurs CAN auxquelles la RDC a participé. Des congolais croient que c’est faute d’organisation. On a sans doute gagné le CHAN, il n’y a pas longtemps, Mazembe et Vita ont fait parler de ce pays, mais tout cela est fort différent de la CAN. C’est peut-être cela qui a expliqué la grande euphorie à Lubumbashi où nuitamment, des étudiants en nombre impressionnant sont sortis du campus pour exprimer leur joie d’être congolais et surtout, victorieux sur un Congo qui a énervé. Mais c’est aussi une surprise, cette qualification des congolais, mais pas un succès démérité. Les faibles performances des léopards ont jusqu’ici été ressentis comme un manque de préparation à fond et non une absence d’une équipe qui fasse pétiller de joie son peuple.
Robert Kidiaba, gardien de but de RDC. Source: nyota.net
Au moins, durant une soirée, et peut-être jusqu'au matin ce dimanche 1er février, on a oublié nos problèmes. On a oublié pouvoir et opposition qui ont tendance à s’être entendus pour ne jamais s’entendre. On n’a pu voir que la RDC et, je le crois bien, se sentir congolais comme cela arrive rarement à plusieurs si non à tous à la fois dans ce pays meurtri par des tensions sans fin et à la pauvreté invincible. J’ai eu peur du silence qui a frappé Lubumbashi après les deux premiers buts. Peut-être les bruits rapportés à Brazza pouvaient nous importuner si l’on n’avait changé le cours du match. Mais les folies, ce grand brouhaha qui a éclaté dans la ville après le but égalisateur, puis ceux de la qualification. Plusieurs n’ont pas attendu le dernier coup de sifflet pour rejoindre la rue. Ce que j’ai vu est délirant : des jeunes à moitié habillés, sautillant et chantant, têtes saupoudrées et mouillées d’eau. Un autre s’était couvert du drapeau de la RDC, l’embrassant, tel qu’on le ferait avec sa chérie !

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