RDC: Quand les géants se battent au Katanga


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Depuis le retour triomphal de Moïse Katumbi de Londres où a il fait soigner sa tentative d’empoisonnement datée de 2011, la vie politique, principalement à Lubumbashi capitale économique de la RDC, il y de l’agitation un peu partout. Galvanisé par un accueil « comme aucun autre homme » avant lui, selon Kyungu wa Kumwanza, Katumbi a eu des mots qui ont beaucoup changé au cours des choses depuis. Ses propos étaient alors compris comme opposés à un nouveau mandat (pénalty injuste) de Joseph Kabila, interdit par la constitution.
Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga. Ph. M3 Didier
La réplique de Joseph Kabila
Joseph Kabila, le 5 janvier dernier, bien toisée aux leaders politiques katangais « rebelles », a relevé une mauvaise gestion économique de la province. Un peu comme pour charger Moïse Katumbi, et une absence de contrôle parlementaire, cette fois, pointant le président de l’assemblée provinciale Kyungu wa Kumwanza qui a soutenu Moïse Katumbi. Un discours assez bien accueilli par les détracteurs du populaire gouverneur, fort critiqué par ceux qui le soutiennent. La principale réside en cette question plusieurs fois reprises : « Pourquoi venir dénoncer cette mauvaise gestion en ce moment, après le discours de Katumbi. »

Katumbi subit des attaques, du moins verbales, pour avoir osé dire haut ce que plusieurs parmi les membres de la mouvance présidentielle disaient sous une voix malheureusement aphone. Ah oui, c’est le langage lorsqu’on appartient à un mastodonte, pareille à la grande muette, où seuls quelques rares à qui l’on met des mots dans la bouche, peuvent parler.
Mises en garde ou intimidations ?
Joseph Kabila, président de la RDC. Source: radioookapi.net
Il n’y a pas que Moïse Katumbi. Kyungu wa Kumwanza est lui aussi dans l’œil du cyclone. Certains pensent que Joseph l’a pris à parti dans son adresse aux notables katangais, en l’accusant d’entretenir « une milice. » Il demandait alors une autodissolution avant qu’il n’agisse. A chacun, il semble avoir trouvé un  moyen de pression ou de faire changer.
Il y a aussi Vano Kiboko, cet ancien député du PPRD et défenseur de la lutte de Kolwezi comme province à part entière, opposé donc au découpage territorial tel qu’à ce jour adopté au parlement. Joseph Kabila lui a aussi envoyé un message dans la prison de Makala où il se trouve. Il est accusé d’avoir tenu des propos incitant à la haine tribale à propos de Kolwezi, quelques jours avant son voyage annulé à l’aéroport, à Kinshasa. Lors de son point de presse qui lui a valu cette séquestration, Vano Kiboko affichait son soutien à Moïse Katumbi en qui il voyait un dauphin du chef de l’Etat et pour la MP. Après le discours de Lubumbashi, surtout « le troisième pénalty injustes » de Katumbi, cet appel de Vano pouvait exacerber. Bon, comprenez dans quel état d’esprit !
Le silence
Il faut dire qu’à Lubumbashi, hormis l’actuel ministre de la défense et ancien gouverneur du Katanga, le professeur Aimé Ngoy Mukena, il ne restait plus de grande figure qui soutenait une nouvelle candidature de Joseph Kabila, du moins publiquement. Certains allèguent que Katumbi aurait alors acheté plusieurs.
Jean-Claude Muyambo, président de la SCODE
Jean-Claude Muyambo, cet ancien ministre dans le premier gouvernement de Joseph Kabila en 2006, a claqué la porte de la MP en annonçant qu’il n’était pas entré dans cette plateforme pour accorder un troisième mandat à Joseph Kabila. Sa télévision qui lui permettait de porter aux katangais sa voix a été brutalement fermée par le ministre Mende dans une procédure fort critiquée par les professionnels de la presse.
La traque dans les régies financières
Il y a aussi et surtout, des changements opérés dans les régies financières et dans les services de sécurité. A la douane de Kasumbalesa (à la frontière avec la Zambie), plusieurs responsables, à commencer par le numéro un, ont été limogés le 13 janvier dernier par le ministre national des finances sur ordre du premier ministre qui s’est rendu sur le terrain. Ils sont frappés pour fraude, évasions fiscales, corruption, ou laisser-aller, etc. De novelles « purges » sont annoncées pour les jours à venir. On ignore où elles tomberont.
La police a de nouveaux chefs au Katanga comme dans quelques autres provinces. On annonce aussi des changements dans le renseignement. D’autres encore sont à venir. Rien de gratuit en tout cela, estime un analyste qui y voit une opération de "purge" de la part du pouvoir. Moïse Katumbi très populaire au Katanga n’arrête pas d’inquiéter depuis sa prise de position on ne peut plus claire.

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