Il ne reste plus
personne au centre de réinsertion des fous et malades mentaux à Sendwe. Moins
d’un mois a suffi pour que le projet spontané initié par la mairie de
Lubumbashi finisse comme beaucoup d’autres : une fin en catastrophe.
![]() |
Source: Télé50 |
Les fous sont de nouveau visibles au centre-ville de
Lubumbashi. D’autres ont disparu, on ne sait où ils sont partis. Aucun
responsable de l’hôpital Sendwe n’accepte de parler aux journalistes qui vont suivre l’évolution des fous que l’on a
voulu soigner. A la mairie, aucun commentaire. Du coup, silence. C’est une
affaire finie. Mais comment donc ?
Chemin sinueux
Que s’est-il alors passé ? Dans sa
communication, et ce sur toute la ligne, la mairie n’a pas dit la vérité sur
les mobiles de sa campagne. Elle annonçait qu’elle voulait prendre en charge
les fous en errance à travers la ville et les soigner. En effet, cette errance
gêne sans doute. Mais on a sérieusement minimisé l’ampleur de l’action qu’on
déclenchait. Les fous gênent même dans leurs propres familles.
Les prévisions de la mairie ont été vite dépassées.
Lsinueuxe local 8 de Sendwe où le premier groupe a été accueilli ne pouvait que
recevoir moins de 110 personnes. C’est en plein service de psychiatrie. Plus de
50 fous étaient pris le premier jour avec parmi eux, ceux qui ne s’acceptaient
pas comme tels, dans la seule commune de Lubumbashi. Les services partis les
quérir, en effet, n’avaient en effet, pas du tout de compétence en matière de
détection de folie, selon toute vraisemblance. L’hôpital y était associé, mais
pas de bonnes des manières !
Il fallait parfois alors ramasser « tout mal
vêtu » comme fou. Alors que la campagne devait commencer dans la commune
Kampemba, le bourgmestre annonçait qu’il y en avait plus de 45 contre 13
pré-identifiés une semaine avant.
La crainte d’une
incursion des séparatistes
Cet accroissement des effectifs des fous dans la
ville devenait donc inquiétant. Selon toute vraisemblance, la ville était sous
pression des Bakata Katanga. Ce serait alors là la principale motivation de
cette campagne qui a tourné en fiasco.
Certains lushois n’auront donc pas été vainement réservés,
d’autres sceptiques dans l’accueil de la campagne de récupération des fous.
Mais plusieurs qui avaient affiché leur enthousiasme se sont dits
« déçus » d’apprendre que le centre est vide à ce jour.
Sans doute, dire que cette campagne visait à mettre
en échec la campagne d’infiltration par les may-may Bakata Katanga, n’était pas
possible pour la mairie. Identifiés comme « mal vêtus » ou
« sales », ils pouvaient passer pour des fous et tenter de déstabiliser
la ville. Il fallait donc faire quelque chose. Mais la stratégie penser
directement à récupérer les fous sachant que cela n’aura pas longue vie comme
politique, c’est étonnant.
Après l’opération de récupération des enfants de la
rue violents, les shégués, a fini de la même manière malgré tout le tapage
médiatique dont elle a bénéficié. Celle des fous finit de la même manière.
Demain… de quoi sera-t-il fait ? Peut-être d’une campagne qui sera pourra
durer. Espérons.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Comment trouvez-vous ce texte? Laissez ici votre commentaire, svp !