Moïse Katumbi, retour hypothétique et certain demain

Les rumeurs. Il y en a plein au sujet de l’empoisonnement du populaire gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Difficile parfois de savoir de quelle côté se trouve la vérité. Au moins cette fois, on parle d’information. Katumbi revient le « mardi 23 décembre » prochain informe Nyota Radio télévision, un média très proche du gouverneur.
Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga. www.lobservateur.cd
Voilà à quel rythme vibre depuis plus de deux mois. Ce qui vrai est que Moïse Katumbi est absent de la province depuis plus de deux mois. Une information diffusée mercredi 17 dernier en déroulant sur la télévision Nyota, un média proche de Moïse Katumbi, était on ne peut plus claire : «Katanga : Monsieur Moïse Katumbi Chapwe, gouverneur du Katanga, annonce son retour dans sa province au terme d’une thérapie en profondeur à Londres sur les séquelles d’une tentative d’empoisonnement à l’Arsenic subie en 2011. »
Dans quel état revient-il ? On n’en sait pas grand-chose. Au moins, il était annoncé convalescent il y a quelques semaines. En 2013, on a aussi parlé de son « empoisonnement », probablement le même. Par qui diantre ! Très peu le savent. Lui-même, en effet, revenu aussi tôt que les rumeurs allaient atteindre leur pic cette année-là, il avait annoncé qu’il était en vacance. Mais on a continué à raconter que « sa santé » n’allait pas bien.

Katumbi a-t-il tenté un nouvel exil ?
En tout cas, plusieurs personnes annonçaient son départ « jusqu’aux prochaines élections ». Son gouvernement lui, est resté calme et a continué à travailler. Aucune communication. Mais il semble que certains membres, il y a peu, étaient invités à Kinshasa pour des explications sur cette absence prolongée. Comme pour dire, Kinshasa n’était pas saisi.
Entre le 15 et le 17 décembre derniers, son épouse Carine Katumbi qui est aussi populaire et fort engagée dans l’humanitaire, aurait été vue à l’aéroport de Lubumbashi avec ses enfants et 7 grosses valises. Direction Tel-Aviv en Israël. Or, d’après la même source, sur le manifeste de la compagnie d’aviation qu’elle a prise, il était écrit Londres. Pour accompagner le convalescent durant quelques jours avant de retourner, faut-il trimbaler pareils bagages ?
Un climat malsain
La fin du mandat de Joseph Kabila agite la majorité présidentielle. Les appétits sont grands et parmi les nombreux allants des couloirs du palais de marbres, tous les coups sont possibles. Katumbi, fait remarquer un politologue, il est des rares capables de mieux porter le flambeau de la MP ou du PPRD.
Moïse Katumbi
Moïse est un homme très populaire. Son succès transcende les limites territoriales de son Katanga : les Kasaï, les Kivu et Kisangani lui sont favorables. Sans doute, à la faveur d’un puissant tapage médiatique. Il y a surtout son Tout-Puissant Mazembe qui a offert des rêves inimaginables en 2009 puis en 2010 : deux fois de suite le sacré à la ligue des champions de la CAF. Mais le sommet restera le face-à-face inédit entre Inter de Milan et Mazembe en finale de la Coupe du monde des clubs. C’est à peu près une légende, cet homme par qui tout cela est arrivé : Katumbi.
On ne peut donc pas nuire à pareil homme sans craindre des risques. Certains lushois (habitants de Lubumbashi) ont promis de se venger si Katumbi meurt de cet empoisonnement annoncé. Le silence du Katanga et d’un leader de la taille de « Moïse » sur la révision de la constitution doit attirer des inimitiés et accusations nombreuses. En plus, Katumbi ne cite plus assez « le chef de l’Etat », lui qui en avait fait presqu’une rengaine.
Le futur président de la RDC ?
Moïse Katumbi reste à ce jour un des députés jamais élu. En 2006, il obtenait…… des suffrages. Comme gouverneur, il obtenait ….%. Lui comme son frère KTB Katoto sont donnés comme très riches. Il a, de cette manière, les atouts nécessaires pour se présenter à la présidentielle prochaine. Cela gêne. Et Katumbi aurait peut-être été un peu distrait il y a longtemps. Son empoisonnement n’est probablement pas lié aux événements politiques récents. Il date de 2011.
Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga. Ph. Nyota.net
Comme homme d’affaires, il a des contacts avec les financiers qui principalement sont miniers et fréquentent le Katanga. En plus, ses collègues gouverneurs, en tout cas plusieurs, le fréquentent. Un politicien disait même comme pour blaguer « ils viennent en stage chez Katumbi », les gouverneurs visiteurs. Et, jusqu’à il y a deux ans environ, le Katanga était donné comme « la capitale des cinq chantiers », ce programme de campagne de Joseph Kabila en 2006. Ceci devait changer en « capitale de la révolution de la modernité. »
Mais aujourd’hui, c’est Katumbi presqu’épuisé mieux déçu mais qui n’abandonne pas qu’on a vu. Probablement ce retour sera fait de plusieurs restrictions, parfois personnelles. Dans un pays où les rumeurs bonnes et mauvaises ont circulé, percutant parfois des zones assez sensible, la sagesse exige la méfiance. Méfiance d’autant plus qu’on parle d’empoisonnement.

Katumbi a aussi des détracteurs. Il lui est souvent reproché de ne pas parfois savoir laisser assez de démarcation entre l’homme politique et l’homme d’affaire. Et de cette manière, il serait en train de nuire à ses adversaires profitant de sa situation.

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