Le gouvernement
de cohésion nationale attendu depuis un an est enfin sorti.MatataPonyo reste ne
place à la primature. Un gouvernement qui devrait organiser des
élections : y arrivera-t-il ? La République démocratique du Congo
sort-elle d’une crise ou entame une nouvelle ?
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Matata Ponyo, premier ministre de RDC. |
A la sortie des concertations nationales, il ne faisait
l’ombre d’aucun doute que Kabila ne trouverait pas de formule facile pour
former une nouvelle équipe. C’était à peu près pareil à la tour de Babel ou du
moins, à quelque chose de pareil à la Conférence nationale souveraine. Il
devait choisir entre licencier le premier ministre Matata que certains estiment
très bon, ou le maintenir. Aussi devait-il satisfaire son parti le PPRD,mais
aussi et surtout se maintenir comme chef à bord du bateau.
Mais ce bateau a commencé à prendre de l’eau
aussitôt finies les concertations nationales qui devaient en principe, lui
permettre de mener le peuple à bon port : à la cohésion nationale(l’est brule
encore. Des massacres se succèdent ! Le Katanga tourne à la catastrophe,
etc.). Cohésion ou consolidation du pouvoir ? Puisqu’enfin, quelques
semaines seulement après surgit le débat sur la révision de la constitution au
profit d’un nouveau mandat de Joseph Kabila à la tête de la RDC au-delà de
2016. Un mandat pourtant interdit par l’actuelle constitution. D’aucuns ont
saisi alors ces concertations nationales boycottées par une partie de
l’opposition, surtout par Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe, comme une quête de
plus de soutien pour un passage en force en révisant ou en réécrivant la
constitution.
Des gratifications
Si certains poids lourds comme Richard Muyej(va-t-il
prendre al tête du PPRD en perte de vitesse ?) sont tombées, les ténors du
Oui à la révision de la constitution ont
été cordialement gratifiés, estime un politique de l’opposition. Evariste
Boshabdont on a annoncé les appétits pour la primature s’en rapproche en briguant
le « vice-premier ministre de l’intérieur ».Professeur
en Droit constitutionnel, il a lancé le premier, le débat sur le maintien de
Kabila au risque d’une « annihilation
de la nation ».
Lambert Mende tient les médias et la communication.Kin-Key
Mulumba qui a lancé « Kabila
désire »va assurer « les
relations avec le parlement ».Aimé NgoyMukena (professeur et juriste
et ancien gouverneur du Katanga), un des rares restés dans le débat de révision
de laconstitution au Katanga va à « la
défense nationale, anciens combattants et réinsertion ».Thomas Luhaka
qui vient d’être exclu du MLC pour avoir accepté d’entrer au gouvernement est
nommé « vice-premier ministre des postes et télécoms et NTIC ». Avec
son statut d’opposant en vue, il renforce l’image d’une ouverture du nouveau
gouvernement.
L’équipe
d’attaque
Beaucoup d’analystes voient en la nouvelle équipe
gouvernementale la détermination de Kinshasa d’aller jusqu’au bout. De la
révision de la constitution ! Hormis certaines images des technocrates
comme Yav Mulang aux Finances,Théophile Mbemba à l’Enseignement supérieur et
universitaire, … le gouvernement Matata 2 porte une double mission qui en
réalité est une. Ou il obtient la révision de la constitution, ou il la retarde.
Tout cela conduit à un même résultat : Joseph Kabila au pouvoir après
2016. A moins qu’il ne surprenne le pays en annonçant son départ. Jusque-là, en
effet, il n’a rien dit sur la question.
Et le mécanisme est en place. Au centre il y a un
« as » du plan ou des statistiques : Olivier Kamitatu. C’est lui
qui doit piloter le recensement qui comme annoncé, peut finir en 2015. Mais on
croit bien le voir se prolonger jusque tard, peut-être même jusqu’en 2016.
Pendant ce temps, on ne parlera pas d’élections puisqu’il faudra attendre le recensement.
Et déjà, en plus, on annonce qu’il n’y a pas d’argent pour ces élections. Voilà
pourquoi on doit passer par des formules simplifiées comme le scrutin indirect
pour l’élection des députés provinciaux qui eux-mêmes éliront, à l’indirect
toujours, les sénateurs.
La seule question qui reste sans réponse c’est, dans
la mesure où ces scenarii tiendraient, quelle sera la réaction de la
population ? Tout le monde a sans doute à l’esprit le désastre de Blaise
Compaoré au Burkina Faso. On n’oublie pas non plus la déclaration de François
Hollande à Dakar lors du 15esommet de l’OIF.Déjà le débat sur la
révision de la constitution a perdu suffisamment d’ampleur. Ce qui fait croire
que Kinshasa qui n’a pas lâché prise, place le cap sur autre chose : créer
un vide par exemple qui permettrait à Kabila d’être là, même après 2016. La
constitution, en effet, le maintient jusqu’à l’installation d’un nouveau
président élu.
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