SOCIÉTÉ CIVILE DU KATANGA : UN PEU DE STABILITÉ A LA CONSTITUTION EN RDC !

Pas trop de surprise à la société civile du Katanga, après deux jours de travaux des délégués de la société civile du Katanga ce lundi. Mais le message est important. Elle refuse toute modification de la constitution en RDC et demande que soit respecté le pacte républicain comme entendu aux concertations nationales.
Jean-Pierre MUTEBA, Coordonnateur Société civile, Katanga. Photo M3 Didier
La société civile du Katanga vient de se prononcer de manière officielle contre la révision de la constitution en vue de donner un nouveau mandat au président Joseph Kabila, jusqu’ici interdit par la constitution, de se représenter pour la troisième fois consécutive à la magistrature suprême de ce pays qu’il dirige depuis 2001. Cette position était déjà connue à travers la coordination de cette société civile. Mais cette fois, la particularité de ce refus tient au fait que les délégués des quatre districts du Katanga ont pris part à ces assises et ont soutenu cette prise de position.
"Qu'on laisse un peu de stabilité à ce texte là"
Trois points ressortent de ces assises tenues du 11 au 13 octobre dernier au siège de la société civile du Katanga. D’abord la situation sécuritaire au Katanga où, le drame humanitaire dans le Polygone de la mort (Mitwaba, Pweto…) a été largement évoqué. En  juin dernier, la région a franchi le cap de 563.000 déplacés internes. Ils fuient les groupes armés et les conflits communautaires. Le deuxième point c’est le processus démocratique, avec en toile de fond, le refus de réviser la constitution. Jean-Pierre MUTEBA, coordonnateur de la société civile du Katanga, explique la décision en ces termes :
« Nous avons encore réaffirmé notre attachement à ce que l’on ne revoie pas la Constitution. Parce que, comme vous le savez, le chef de l’Etat et nous même, nous étions participants à ce que l’on a appelé "Concertations nationales". L’un des engagements des concertateurs et auquel s’est engagé le chef de l’Etat devant le congrès, c’est que nous devons respecter le pacte républicain. Le pacte républicain c’est notamment la non-révision de la constitution. Le pacte républicain, c’est notamment aussi l’organisation des élections avec ce qui est prévu : avec l’alternance possible… Nous respectons le pacte républicain, c’est-à-dire, nous sommes contre toute révision de toute disposition quelconque, quel que soit ce qui est prévu. Nous disons non à la révision maintenant. Que la révision vienne dans 20, dans 50 ans, tant mieux ! Mais que maintenant, on laisse un peu de stabilité à ce texte là de manière à ce que nous puissions consolider la démocratie. » 
Pour les délégués à ces assises, la CENI ne doit pas organiser des élections partielles. Cela ne contribue pas à apaiser le climat politique et à asseoir la démocratie. Il y a toujours,  effet, des risques que les politiques se servent de ces élections pour la tricherie ou le passage en force. Pour cela, la loi électorale ne devrait pas être revue.
Respecter aussi la décentralisation
enfin, le troisième point: la Décentralisation. La société civile appelle les autorités à procéder déjà à l’application de la constitution en autorisant notamment la retenue à la source des 40% des recettes nationales (en provinces). Mais aussi, elle demande que l'on accélère le processus de création des provinces prévues par la constitution.
C’est donc une deuxième voix après la SCODE de Jean-Claude MUYAMBO qui appelle à respecter la Constitution.

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