REVISION DE LA CONSTITUTION EN RDC: KENGO WA DONDO AURAIT-IL PERDU LE NORD?

"Il ne faut pas tirer prétexte de la révision constitutionnelle pour aboutir à un changement de Constitution : cela n'est pas prévu par la Constitution en vigueur", voilà une des phrases du discours de KENGO WA DONDO à l’ouverture de la session de septembre à l’Assemblée nationale en RDC ce lundi 15 septembre. Si tout n’est pas dit en cela, le tout sonne comme une alerte. Mais une alerte atone. La paix et la cohésion, ce sont des qualités que jusqu’ici, plusieurs attribuent au président Kabila qui a su, malgré toutes critiques, à sauver le pays du chao et de la disparition après deux guerres (1996-1997, 1998-2002), des guerres particulièrement affreuses et sauvages, avec près de 8 millions de morts et des génocides.
L. KENGO wa DONDO. Président du sénat RDC. Source: www.radiookapi.net
En tout cas, Kengo wa DONDO donne l’air de prendre du recul face aux discussions au tour de la révision de la constitution. Mais il était pourtant à la tête des Concertations nationales dont le but prétendument d’arriver à la cohésion nationale, s’est mué en volonté de fédérer plus de monde et baliser ainsi la voie à la révision en douceur de la révision des articles à problème.
KENGO n’aurait-il ignoré ? En tout cas, plusieurs de l’opposition l’ont dit clairement, et le chef de l’opposition dite républicaine s’en est défendu. En créant cette plate-forme, Opposition républicaine, KENGO s’est positionné comme un moins dur ou pas loin du pouvoir. D’ailleurs plusieurs n’arrêtent pas de trouver suspect qu’il soit président du sénat acquis à la majorité au pouvoir.
KENGO ET MINAKU pas d’accord ?
Ce qui semble nouveau c’est que cet homme qui a été presque tout, sauf président de la république au Congo-Zaïre, ce sont ces mots : « pas tirer prétexte de la révision constitutionnelle pour aboutir à un changement de la constitution ». Sauf hypocrisie, le président du sénat congolais demande à Kabila et à ses proches d’arrêter le processus en cours. Une question alors : que s’est-il passé ? Car selon toute vraisemblance, KENGO et MINAKU, président de l’assemblée nationale qui est lui de la majorité présidentielle, s’opposent.

Pour MINAKU, rien qu’en considérant le calendrier des municipales, urbaines et locales (aux scrutins indirects) jamais organisées depuis 2006 au nom du manque de financement, on ne peut pas échapper à la révision de la constitution. Son parti, le PPRD, est prêt à changer l’article220 et même d’écrire une nouvelle constitution. KENGO qui ne manque pas d’ambition, et comptant peut-être bien son âge, il croit que son heure est peut-être arrivée. Quoi de plus normale qu’il rappelle à ceux avec qui il a semblé sympathiser qu’il y a des limites…

Mais KENGO devra pourtant souffrir pour convaincre l’opposition qu’il ne joue pas double jeu. Puisqu’après tout, ce n’est qu’une phrase. Puisque tout passera par des votes au parlement, dans chaque chambre. Or tout le parlement est acquis à la majorité, hormis le fait que des dissonances se font sentir sur la question.

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