MAJOOS: UNE REVELATION 2013-2014 DE LA MUSIQUE DE LUBUMBASHI


Majoos NEMBALEMBA. Photo Majoos NEMBALEMBA.

Il a 27 ans, il est jeune, beau, châtie bien le français et savoure déjà les délices de l’éternité d’artistes, de stars avec « Maria » qui aura été un des meilleurs tubs lushois de 2013-2014. Oui, Maria est un chef d’œuvre et une réussite. MAJOOS y a mis du cœur et de l’esprit. Il a réussi à ranger derrière lui, des mélomanes les uns comme les autres d’accord sur son essor. Désormais, son succès se congolise : déjà l’opérateur de télécommunication Airtel commercialise la chanson comme mélodie d’attente. « Maria » circule encore.
MAJOOS, une révélation de 2013-2014
Ce n’est pas un illustre inconnu. L’année 2013 est pour lui, celle qui présente un artiste poli (de polir, de bien taillé et fini !). Tenez ! Vous vous en doutez : c’est le single « Maria » qui le l’officialise dans la cour des grands, sur la scène des chefs d’œuvres de la musique katangaise de l’année. Avec « Maria », MAJOOS est sorti de la trempe des artistes en construction. Avant, « What you want », qui peut à juste titre être compté pour le début de sa montée en puissance a fait parler de lui. Les médias audiovisuels locaux aussi bien radio okapi que les débits de boissons ont moult fois joué ce single connu sous le nom « Kadavéré ». Et bien plus loin, en 2012, « Junguluka », un titre en Swahili bien aimé des enfants suivi de « Vibration »… des titres bien consommés. Mais ce n’était pas le succès pareil à « Maria ».
« Maria » est une fiction et ne dit nullement la vie de MAJOOS. « Dans Maria, je en chante pas ma vie », a expliqué MAJOOS Il s’agit d’une pure imagination. « Je me suis mis à la place d’une personne qui aime, une personne qui veut aller jusqu’au bout de cet amour. »
En effet, c’est même cela l’idéal et même aimer. Mais il y a une certaine langueur, une certaine mélancolie qui transparaît dans l’œuvre de MAJOOS et qui après tout, réussit à donner une profondeur à sa musique. Ce cri du cœur se nourrit du passé désormais dans l’inconscient de l’artiste. Très jeune, en effet, il est obligé de vivre sans ses géniteurs qui passent à trépas. Voilà qui expliquerait cette mélancolie. Plutôt que de verser dans les pleurs interminables et les jérémiades, MAJOOS est resté debout et a réussi à se rendre heureux. « Uniletee wangu mama, kama ashinako nikufe » (ndlr : amène-la moi, ma mama (chérie). Si elle n’est pas là, que je meurs), chante-t-il. Mais MAJOOS n’y croit pas du tout. Pour lui, cette mélancolie sert à approfondir la pensée. N’est-ce pas même, dans une certaine mesure, la nourriture de l’âme amoureuse ou plutôt son refrain?
Style et genre
Majoos sur la scène. Photo Majoos NEMBALEMBA
Hormis cette mélancolie que l’auteur manie bien, la tradition est bien présente dans son œuvre. MAJOOS se range dans le RαB. Sa musique est ainsi du RαB Folk (folklorique). C’est pourquoi cet usage remarquable des langues congolaises dans ses chansons. MAJOOS chante en Kiwsahili, en Français, en Lingala… et se dit prêt à chanter dans n’importe quelle langue du pays, pourvu que quelqu’un l’y entraine.
Michael Jackson a influencé son goût, déjà dès le bas-âge comme je le précise ci-bas. Mais il y a aussi et surtout son préféré Papa WEMBA dont il reprend des séquences comme « Mbalumunee, mbalumune yoyoyo… ee mbalumunee » chanté en Tetela. AMJOOS estime que Papa WEMBA est une figure de la musique intemporelle, un artiste World,  du monde ou mondial. Il a réussi, en effet, à garder son esprit à travers les temps et sait bien s’adapter, adapter sa musique au temps. Pourquoi ne pas un jour grandir comme cet artiste, aller même plus loin ? MAJOOS, en bon fanatique de football, admirateur de la politique aussi, rêve de chanter dans les grands stades des capitales africaines, à l’ouverture d’une coupe d’Afrique des nations ou d’une coupe du monde. C’est possible. Son voyage déjà a commencé, patiemment. Qui est cet artiste aussi ambitieux, courageux ?
Biographie et origines du talent de musicien
Majoos N. Photo Majoos NEMBALEMBA
MAJOOS est né NEMBALEMBA, le 1er janvier 1987 à Likasi, au Katanga, en République démocratique du Congo. Il est congolais. 6e d’une famille de 8 enfants, précédé de 5 filles, il en est le sixième. MAJOOS perd ses parents très tôt. Entre deux et dix ans, il vit à Kinshasa où déjà à 8 ans, il forme un petit groupe : NEMBALEMBA FIVE, inspiré de Michael Jackson. À partir de 11 ans, il vit à Lubumbashi. Il finit ses études primaires à MAADINI  et va à l’Internat de IMA KAFUBU avant d’arriver à IMARA, à Lubumbashi, où il aura son diplôme d’Etat en 2007. Ce diplôme est suivi d’un autre de Graduat en Economie à l’Université de Lubumbashi. Et, l’année académique qui s’ouvre en octobre 2014 prochain, MAJOOS entend continuer avec la licence dans le même domaine (économie).
Son talent de musicien en balbutiement dès 8 ans avec le « NEMBALEMBA Five » à Kinshasa, se précise à l’Internat IMA KAFUBU où, le jeune adolescent NEMBALEMBA joue la batterie commencée à Kinshasa et surtout, se découvre bon chanteur. Désormais, il travaille sur cet aspect : chanter. Il chante dans la chorale de son école. Il est de conviction religieuse catholique.
Discographie
MAJOOS est dans la musique, de manière effective avec des productions consommées par les mélomanes, depuis 2004. A la sortie de l’Ecole, il interprète Corneille, USHER et Singuila, des artistes très à la mode. En ce moment, MAJOOS arrête avec le rap ou plutôt, il le suspend au profit de la musique chantée et dansée. En 2004, il tente sa première aventure en studio. Il enregistre au Studio TOP SONA qui a aujourd’hui disparu. Il se réalise qu’il a encore du chemin à parcourir avant de procéder à un enregistrement : travailler la voix et surtout, la maîtriser. Ce n’est pas peu de chose. Chanter de manière artistique et professionnelle, ce n’est pas comme en chorale ou en chœur.
Le courage caractérise l’artiste. 2008, le voilà au Studio TEGRA RECORD où il réussit à maîtriser sa voix et enregistre normalement son premier single. Il lance « Phénomène » avec les artistes TIBIGO et Armel bien connus des Lushois. Il fait de l’audio et de la vidéo en même temps, qu’il suit lui-même de près.
« Endeka » (Où est-il ?) repris de Papa Wemba est enregistré en 2010. A travers ce single, le public découvre progressivement MAJOOS. Mais le succès n’est pas encore venu. L’artiste continue son travail qui commence à l’encourager. Il va gravir un nouvel échelon avec « CQFD » (Ce qu’il fallait démontrer), un Mix TAPE, un album qui est une compilation de ses œuvres antérieures. C’est en 2011. Le titre est un défi, bien au-delà de toute interprétation. Il devait démontrer ce courage, sa détermination, des qualités désormais qui l’accompagnent. La même année il lance « What you want » (Que veux-tu ?) connu comme « Kadavéré ». Le single circule bien plus que ses productions antérieures. Voilà qui stimule pour sortir une année après, deux singles : « Junguluka » (Tourne) bien aimé des enfants ; et « Vibration » sur lequel plusieurs ont dansé dans les débits de boissons et à des fêtes.
C’est un succès. Celui-ci est couronné une année après, soit en 2013, par le chef d’œuvre « Maria ». Fin septembre 2014 prochain, MAJOOS compte lancer un nouveau titre, un single : « Lalamika » (crie) en attendant son vrai premier album en décembre 2015.
MJOOS se croit encore apprenant. Il se construit une identité, il écoute des conseils, il suit de près ce qui se passe autour de lui. En attendant que ses rêves se réalisent, « être grand chanteur africain » et « chanter à une coupe d’Afrique ou du monde de football », il aimerait un jour se lancer en politique. Déjà, il a été dans les villes du Katanga, à Nairobi et à Dar-es-Salam avec sa musique.

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