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Une réserve de carburant prend feu à Lubumbashi. Photo M3 Didier, 2014. |
Lubumbashi
vient d’essuyer le mois d’août dernier, 4 incendies graves en plein
centre-ville et quartier commercial. Un autre s’est produit ce 2 septembre à l’entrée
de la ville, sur la route Likasi. Si certains ont pu être maîtrisés par les
services anti-incendie, il reste que ces derniers sont mal équipés, arrivent en
retard et surtout, et c’est marrant, parfois sans eau, à citernes vides.
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Une réserve de carburant prend feu à Lubumbashi. Photo M3 Didier, 2014. |
Mardi 26 août dernier, un incendie se
produit au marché Mzee Laurent-Désiré KABILA, en pleine nuit, vers 22 heures. Le
maire est alerté et s’y rend. On le voit mal à l’aise. C’est le quatrième en un
mois. Surtout, il survient un jour après un autre à environ 1000 mètres, sur l’avenue
Maniema. Et le mois avant, un autre se produisait encore dans l’après-midi,
près d’une station service, dans un magasin de pièces de rechange d’automobile.
Les flammes sont puissantes, les femmes et les hommes, marchands, accompagnent
avec des pleurs, les marchandises qui se consument et qu’ils ne peuvent sauver.
Deux camions avec pompiers arrivent en trombe. On peut souffler le froid et
espérer résoudre le problème. Mais non ! Le premier pompier pousse la
pression, aucune d’eau ne sort de la citerne ! Celle-ci est vide ! Le
camion doit aller chercher de l’eau. C’est à environ 2,5 km. Comment a-t-il pu
être garé sans eau et, le conducteur, savait-il qu’il était vide ? C’est
une autre question qu’on ne se pose pas apparemment. Là n’est pas notre propos
ici !
La pression monte en tout et en tous. Les
marchands sont au bord de la violence. Le maire se tire de là, et on ne le
reverra plus.
Salus in fuga, disent
les latins (le salut est dans la fuite !). Il a eu peut-être le bon
reflexe. Enfin, ce ne pas lui qui remplit les citernes. Mais c’est au moins ses
services qui boitent ! Surtout, ce n’est pas la première fois que pareille
faille arrive dans cette ville.
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Un agent de l'entreprise H.Psaro fuit l'incendie. Photo M3 Didier, 2014. |
Cette anecdote illustre bien l’état des
services anti-incendie d’une ville d’environ 6 millions d’habitants, la
deuxième du pays, capitale économique et surtout, avec une démographie exponentiellement
croissante depuis 2006. Les raccordements de câbles électriques, surtout en quartiers
populaires, se font dans une anarchie qui rend parfois impuissantes les
autorités de la Société de l’électricité. Les incendies peuvent ainsi se
produire assez souvent. Deux jours avant, le 24 août, les pompiers n’avaient pas
réussi de mâter à temps un autre incendie constaté à 6 heures du matin. Un bâtiment
commercial mitoyen à bien d’autres (habités même) a été entièrement ravagé par
le feu et les voisins n’ont de chance que par « une grâce divine », selon les termes
employés par un reporter d’une télévision de Lubumbashi. Les pompiers y sont
arrivés en retard et surtout, en nombre insuffisant.
Cinq
camions anti-incendie pour une ville de 6 millions d’habitants
Pour toute la ville, la Mairie de
Lubumbashi ne dispose que d’un camion anti-incendie, deux, tout au plus. Un autre
reste en permanence à l’aéroport international de Lubumbashi. Mais
régulièrement, il est sollicité en cas d’accident. Dieu seul sait si un jour il
ne sera pas désiré alors qu’il se trouvera sur la route de secours quelque part !
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Les camions anti-incendie arrivent souvent en retard. Photo M3 Didier, 2014. |
La Brasserie Simba dispose aussi d’un autre tout petit mais que l’on sollicite
assez souvent, comme d’ailleurs un autre encore, de la Société nationale d’assurance
(SONAS) qui du reste, parait vétuste et en clin à des pertes de pression. En tout,
on arriverait à 5 ou 6 camions les plus visibles, pour la ville. Il arrive
rarement que tous soient chargés d’eaux lorsqu’on en a besoin.
Ne restons pas pessimistes !
Reconnaissons que les pompiers de la ville restent des héros. Ils travaillent
dans des conditions ici décrites : difficiles. Savez-vous comment ils
arrivent de temps en temps à mâter les incendies ? Un seul mot : l’amour
du travail. Dans cette ville, l’emploi est tellement rare que lorsqu’on en trouve
un, même lorsque le minimum de sécurité ou de confort n’y est pas garanti, on
se résigne, on travaille, dans l’espoir que demain, ce sera peut-être le beau
jour. Parfois, ça traine ! Ça traine… !
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