« SEULS » DANS LEUR PROVINCE, 37 EXPULSES DE BRAZZAVILLE KATANGAIS S’INQUIETENT


Lubumbashi: Une expulsée de Brazza sur sa couchette. Photo M3 Didier, 2014

Après Brazzaville et Kinshasa, les expulsés de Brazzaville originaires du Katanga n’ont pas fini leur de galérer. Arrivés il y a une semaine à Lubumbashi, ils doivent supporter le froid et les mauvaises conditions de logement, sans compter pour cela le stress d’un acheminement dans leurs milieux d’origines que seulement très peu d’entre eux connaissent ou imaginent y trouver des parents. Sans ressources, il y a aussi dont les familles sont dispersées. Devant la résistance face aux ordres des autorités, ils risquent d’être délogés du centre d’accueil.
Ils sont 37 et sont arrivés par un vol en provenance de Kinshasa. Selon toute vraisemblance, la mairie de Lubumbashi qui les a accueillis n’a pas été  informée de leur acheminement à Lubumbashi avant leur départ de Kinshasa où ils ont passé beaucoup de temps après le renvoi de Brazzaville. Quelques-uns d’entre eux parlent encore Swahili, c’est tout ce qu’ils ont gardé du Katanga originaire. Il y en a d’ailleurs qui ne savent pas exactement comment on vit dans leurs territoires d’origine et qui il y a comme parents, après être né à Kinshasa ou à Brazzaville. « Nous sommes partis d’ici depuis très longtemps. Certains sont abandonnés, d’autres étaient locataires ici… vous vous retrouvez ici, sans famille… nous demandons au gouvernement et aux hommes d’affaires de nous soutenir » appelle José MPONGE qui a accepté de nous parler.
Une expulsée de Brazza en cuisine. Photo M3 Didier, 2014.
Inquiétudes
A Lubumbashi, ils sont logés au centre BUMI (un centre de promotion sociale, en vérité abandonné ou qui se meurt), dans la commune Kamalondo, dans un bâtiment bien malpropre avec une toiture quelque part à découvert et en chute, dormant sur le pavement où certains ont eu juste le temps d’étaler des morceaux de bâches. Quelques
casseroles et assiettes suffisent pour les travaux de cuisine. Et unis par le sort, ils partagent ce qu’ils obtiennent de bonnes volontés.
Un expulsé avec son pain. Photo M3 Didier, 2014.
Mardi dernier, la mairie a annoncé que ces expulsés seraient un jour après, acheminés chacun chez lui, dans son milieu d’origine. Une décision qui déplait aux concernés qui veulent s’installer à Lubumbashi et y vivre comme tout le monde. A Brazza, ils vivaient pour la plupart en ville. Les ramener ex abrupto en milieux ruraux, cela risque de ne pas faciliter leur insertion sociale. « C’est le maire de la ville qui a donné l’ordre de déguerpir. Nous sommes mal à l’aise, la police arrive demain », s’est plaint Léon ILUNGA, un autre expulsé de Brazza.
Il y a aussi cette femme, NYOTA, qui pour sa part, ne refuse pas d’aller chez elle à Kalemie. Mais elle veut avant, réunir sa famille éparpillée (Kinshasa, Lubumbashi) et obtenir de l’aide. « Je ne refuse pas d’aller à Kalemie. Si ma famille se réunit, je m’en irai simplement. Mes enfants ne connaissent pas Kalemie. Nous demandons de l’aide, qu’on ait la possibilité de recommencer la vie. »
Tous vivent dans des conditions difficiles. Photo M3 Didier, 2014.
Jusqu’à ce jour, les autorités sont restées silencieuses hormis le maire qui a ordonné de libérer le centre Bumi sans proposer ce qu’il va faire pour sa part et comment ces gens vont partir, se contentant simplement d’annoncer qu’on allait les acheminer tous chez  eux.

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