KASUMBALESA-RDC : PLUS DE 400 BATIMENTS DETRUITS DANS LA ZONE NEUTRE


Destruction des maisons. Photo okapi.net

Plus de 400 maisons d’habitation et bâtiments commerciaux ont été détruits hier à Kasumbalesa, dans la zone neutre à la frontière entre la République démocratique du Congo et la Zambie. C’est la troisième fois que pareille procédure des autorités congolaises arrive à ce même endroit.
Jamais deux sans trois ! Je ne dirai pas du tout cela. Je crois au dynamise des sociétés humaines et des humains même. Mais pour ce qui concerne mon pays, il y a bien eu Trois après deux ! Et voilà qu’on doit craindre l’arrivé de quatre ! Il y a risque que cela se réédite à ce même endroit pour la quatrième. Alors, la RDC n’arrêtera pas de couler dans la rivière de honte.
Il est déjà anormal qu’un pays ou ses dirigeants occupent une zone neutre à la frontière avec un autre. Par définition, la zone neutre (no man’s land, ndl : une terre sans maître, de manière littérale) n’appartient à personne en appartenant à tous les pays qui partagent une frontière commune à la fois. Or il se fait que cette terre est devenue une propriété des congolais, de l’Etat congolais qui a laissé ses citoyens l’exploiter durant de longues années de sorte que, depuis novembre 2013, le gouvernement provincial ennuyé de tolérer pareil désordre s’est résolu de déplacer les occupants. Malheureusement, ils y sont restés jusqu’à vendredi 7 août 2014 dernier, lorsque les bulldozers sont arrivés pour rétablir l’ordre.
Honte de ne pas avoir honte
Un camion à la douane. Photo okapi.net
Ce qui est marrant dans cette histoire c’est d’apprendre que l’Etat congolais détruit ces bâtiments pour la troisième fois depuis 1983, a dit a dit sur Kyondo Radio télévision le journaliste Cito Kumba. Cela s’est répété en 1991. Le drame ici c’est que ces gens reviennent et s’installent.
Il est vrai que ces compatriotes arrivent en cette zone à la recherche de la clientèle. C’est à la frontière avec la Zambie, à la douane. C’est le lieu où ils sont rassurés de recevoir beaucoup de clients parmi les voyageurs et les trafiquants. Mais ce qui reste drôle c’est que ce lieu était habité comme dans toute autre cité. Ce qui suppose bien entendu un lotissement du site, des autorisations de bâtir du cadastre, les implications sont longues. Ce qui en réalité, n’est qu’un scandale. Car cela reviendrait à considérer que c’est l’Etat qui pourtant devait apprendre aux citoyens à respecter cet espace qui le livre.
Or on sait que la limite entre les pays crée des conflits en Afrique. Et ce n’est pas la RDC qui devrait l’ignorer, surtout pas après l’incident malheureux qui a vu tomber 5 compatriotes parmi les FARDC à la frontière avec le Rwanda. Nous devrions en avoir honte et j’espère que cette fois cela ne reprendra plus. Se tromper, ce n’est pas mal. Mais demeurer dans l’erreur, ça c’est diabolique.

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