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Un champ dans une ferme à Lubumbashi. Photo M3 Didier, 2014. |
Dites
à vos enfants et à ceux qui vont venir, qu’ils n’auront pas de terres pour
cultiver et pour bien d’autres choses. Après les mines et les forêts, fortement
bradés en RDC, les terres sont vendues massivement aux étrangers. Pas n’importe
lesquelles ! Il s’agit des terres arables. 48,8% des quelques 120 millions
d’hectares de ces terres sont déjà vendues ou cédées aux étrangers.
C’est une dénonciation de l’ex
vice-président américain Al GORE, sous Clinton, qui porte au grand jour ce scandale, au moment où l’on
jubile à Kinshasa de la déclaration de la RDC « pays conforme à
l’ITIE ». Décidément, on a à faire à de l’opacité tous azimuts. Cela
représente environ 58 millions d’hectares fertiles, propices à l’agriculture
donc, qui sont accordés aux étrangers, des occidentaux et orientaux
principalement et qui probablement, auront du mal à revenir aux congolais.
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48,8% des terres fertiles vendus aux étrangers. Photo M3 Didier, 2014. |
Il faut dire simplement que
l’agriculture n’est pas aimée des gouvernements qui se sont succédé, malgré des
discours qui ne sont restés que des discours. 10% des terres arables seulement
sont mises en valeur, exploitées à ce jour en RDC. Le gouvernement se plaît à
tout importer, même de la tomate. Les lushois savent d’où provient la tomate
qu’ils consomment. Certes, il y a des produits locaux consommés en RDC, le manioc, le maïs, etc. Mais que c’est
minime et insuffisant. Tout l’espoir, toute l’économie de la RDC est basée sur
l’exploitation des ressources naturelles, les minerais en tête.
On en a joui, puis le chaos est arrivé.
Le gros de ces terres encore entre les mains des congolais qui continuent à croient
à l’agriculture, est constitué des propriétés des paysans, en milieux ruraux.
Ce sont principalement ces derniers qui ressentiront les premiers, les
conséquences de cette politique. Ils ne pourront plus accéder aux meilleurs des
terres habituellement exploitées par eux, d’ici quelques années ou cela a déjà
commencé. Voilà comment on vend le pays à cause de l’agrophobie des dirigeants.
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Un cultivateur dans une ferme à Lubumbashi. Photo M3 Didier, 2014. |
Pas
de souci de la postérité
En tout cela, la postérité est oubliée.
Il y a dans ce pays des entreprises minières qui ont acquis cent ans
d’exploitation des minerais ; une exploitation que l’Etat ne sait ni
réguler, ni évaluer. Sans doute, 100 ans après, il ne restera que des trous,
maladies et misère. C’est le cas de plusieurs villages proches des carrières
minières au Katanga.
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Les étrangers pensent à leur postérité. Photo M3 Didier, 2014. |
Malheureusement, cela arrive même dans
le secteur agricole. Al GORE le dit clairement. Ces pays acquéreurs des
territoires, que dis-je ! des terres en RDC, pensent à leur postérité.
C’est pourquoi ils viennent cultiver en Afrique, pour nourrir leurs compatriotes.
Ils viennent ici parce que tout reste encore naturel, pas du tout pollué, etc. « Dans nos
économies mondialisées, écrit-il, certains pays dont la population augmente et
qui épuisent les ressources de leurs sols et en eau sont amenés à acheter de
vastes étendues de terres arables dans d’autres pays, en particulier en Afrique
où l’on estime qu’un tiers des terres non cultivées sont disponibles ». »
Dommage que nous en arrivions là !
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