BENIKER, UN CENTRE QUI REPARE LES FISTULES ET RECREE LES FEMMES A LUBUMBASHI



Lubumbashi: Centre BENIKER pour les Fistules. Photo M3 Didier, 2014.
Environ 5000 femmes souffrent de fistule obstétricale au Katanga. Nombre d’entre elles sont pauvres et marginalisées. Humiliées et honteuses, elles se cachent, cachent leur maladie et souffrent en silence. Bonne nouvelle : le premier centre de prise en charge de ces malades pour le Katanga et pour l’Afrique est ouvert depuis ce mardi 1er juillet à Lubumbashi.
Une patiente 1 jour après l'opération.Photo M3 Didier, 2014.
La première patiente a été opérée de fistule vaginale, avec succès, le 30 juin dernier.  Elle est mère de plusieurs enfants et vit ordinairement à Kalemie. Depuis 2 ans, elle connaît cette maladie, sans doute après un accouchement difficile. Comme elle, à travers plusieurs campagnes, des femmes, 300 au total, ont été soignées. Mais 300 sur les 5000, le problème demeure. Carine KATUMBI qui parraine la lutte contre les maladies maternelles et infantiles au Katanga, épouse du gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, appelle à davantage de générosité pour aider ces patientes et soutenir le Centre BENIKER et l’ONG HOP MAMA AFRICA. Le
Centre BENIKER est une réalisation de Docteur Noa MUTANGALA, ce médecin qui s’adonne depuis des années, à la lutte contre cette maladie.
Carine Katumbi, lutte contre la mortalité maternelle. Photo M3 Didier, 2014.
L’Asbl HOP MAMA AFRICA, cette ONG qui va à la recherche de ces femmes qui se cachent et souvent abandonnées,  et ce centre, procèdent à des opérations chirurgicales. Pour docteur Noa MUTANGALA, au lieu d’attendre l’organisation des campagnes pour procéder aux opérations chirurgicales, lorsqu’on a atteint la centaine par exemple, ne permettrait pas assez de relever le défi (5000 patientes). Son centre permettra à tout moment, quel que soit le nombre, de recevoir toute patiente, encore que toutes les charges sont gratuites, supportées par les partenaires.
Rompre le silence
La Fistule obstétricale est une communication anormale entre la vessie et les voies génitales de la femme qui entraîne un écoulement continue des urines par les voies génitales sans que la femme ait l’envie d’uriner ou d’excréter les matières fécales. Les femmes frappées par cette maladie sont souvent abandonnées, par le mari ou les membres de la famille, l’odeur étant fréquemment jugée insupportable.
Dr. Noa MUTANGALA. Photo M3 Didier, 2014.
« Non traitée, la fistule obstétricale expose les femmes et les filles qui en sont atteintes à une exclusion sociale. Des sentiments de honte et de souffrance en silence à cause des urines qui coulent à tout moment les ruinent. Les moyens de prévention restent la présence d’un personnel qualifié lors de tous les accouchements, l’accès à des soins obstétricaux d’urgence et l’accès aux services de planification familiale pour prévenir les naissances non désirées et espacer les naissances », signale HOP MAMA AFRICA.
Le sourire, l’espoir sont permis. Plusieurs ont repris leur dignité. Mais le processus de réinsertion reste parfois difficile. Le gouvernement provincial, lui, s’est engagé à soutenir cette initiative.

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