«VOUS, QUI ETES-VOUS ? »… MENDE EST ALLE UN PEU LOIN


La dernière sortie de Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la république démocratique du Congo a surpris plus d’un. Une surprise non seulement de ton,  mais aussi de détermination (d’opiniâtreté ?!!!) et de virement du régime a Kinshasa. Plusieurs congolais commencent à se demander si finalement la crise ne s’installe pas entre Kinshasa et la communauté des puissances.
Lambert MENDE, Porte-parole du gouvernement RDC. Photo radiookapi.net
En diplomatie, il y a des formules que l’on emploie, d’autres sont carrément hors d’usage, proscrite à la limite. La dernière sortie de Lambert MENDE s’est écartée de cette voie. Les talents oratoires que l’on reconnaît au ministre chargé d’améliorer l’image du gouvernement « est allé un peu loin », a confié le professeur Georges MULUMBENI, docteur en Relations Internationales. « Vous, qui êtes-vous »… c’est cette question qui dit tout de tout cela. MENDE a manqué de tact et a pris beaucoup de risque. Le premier est de frustrer la Communauté des puissances où, comme en Relations internationales d’ailleurs, le concept de préséance est plein de sens.
La crise entre la RDC et les puissances ?
Invité du journal de 20 heures ce lundi sur Kyondo Radio télévision, le professeur Georges MULUMBENI a soutenu qu’il n’y a pas de crise entre la RDC et la Communauté internationales, la MONUSCO et les Etats-Unis les plus visés par les messages de Kinshasa. Pas de crise, du moins dans la compréhension classique du concept.
Mais si l’on considère la fermeté et la hargne avec lesquelles des messages ont été échangés, il y a de quoi croire arrivé, au moins un conflit. Samedi 31 mai dernier, Joseph KABILA rappelait aux ambassadeurs qu’il avait réunis à Kinshasa pour leur dire que la RDC est un pays souverain. En clair, il ne digère pas que certaines chancelleries occidentales se mêlent des questions de politique intérieure de son pays. Etaient visés, la MONUSCO et l’ambassade des USA qui avaient pris l’initiative de rencontrer les partis politiques de l’opposition ainsi que la société civique à propos du controversé calendrier électoral publié par la CENI.
La semaine dernière, Russ FENGOLD, émissaire des Etats-Unis pour le Grands-Lacs a tenu des propos pour le moins fermes, et que Kinshasa n’a pas su avaler. Pour lui, la CENI devait rectifie le calendrier électoral et y inclure surtout les élections du président de la République avant 2016 et a appelé Joseph KABILA à ne pas changer la constitution pour se présenter pour un 3e mandat. Il va ut mieux préserver les acquis démocratiques qu’il  reconnaît à Joseph KABILA qui a organisé les historiques élections de 2006.
Kabila déterminé à aller jusqu’au bout ?
La réplique de Kinshasa qui a surpris aux propos de l’américain Russ FENGOLD. Pour MENDE, la RDC n’a des leçons à recevoir de personne en tant que Etat souverain. Il est allé jusqu’à rappeler que la période de la mise sous tutelle de la RDC (Commissariat d’accompagnement de la Transition qui a presque dirigé le pays jusqu’en 2006) était finie. « Vous, qui êtes-vous »… pour nous donner des leçons ? « Vous me dites A, je vous dis B ! », a-t-il précisé.
Décidément, Kinshasa se montre déterminé à obtenir ce qu’il veut. Déjà le conseil des ministres de ce lundi 9 juin a statué sur un projet de loi sur la révision « des quelques articles de la constitution » en vue des élections à venir, a fait savoir MENDE dans sont compte-rendu sur la RTNC, sans préciser réellement sur quelle matière porte ce projet de révision. Russ FENGOLD dans son intervention soulignait qu’il ne servait à rien d’organiser des élections qui seront après contestées ou qui déboucheront sur la crise.

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