« Un
monde sans barrières » !
Titre d’une pièce de théâtre d’Yvon MWANZA KIBAWA, dramaturge, metteur en scène
et président de la Compagnie théâtrale RubbilAfricade
Lubumbashi. Il compte à son actif plusieurs pièces de théâtre dont« la pluie du matin », « L’anneau
des noces », etc.
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Une vagabonde surgit au salon d'un parlementaire. Photo M3 Didier |
« Un
monde sans barrière » est une sorte
d’autopsie de la société congolaise hantée par une fracture sociale telle qu’il
est difficile de ne pas constater des dérives. La plus remarquable, à travers
ce théâtre est la caste des dirigeants de plus en plus riche et celle des
pauvres sans salaire pour la plupart et dont on se moque par son luxe et son
goût effréné d’exploitation. « Pour
le travail, ça va. Mais pour le salaire, ça va mal ! » lance un
domestique d’un député, un "Honorable".
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Discorde entre le parlementaire et son épouse. Photo M3 Didier |
Cet Honorable se révèle pourtant mauvais
payeur, mais pas seulement. Une jeune fille, défiant toute la sécurité du
domicile du parlementaire, méconnaissant tout protocole et toute politesse due
à un Honorable, arrive à son salon et jure de changer les choses. Les efforts
du domestique pour la mettre dehors se révèlent vains. Elle se terre sous la table
et suit attentivement les étapes qui conduisent au diner du parlementaire. Le
repas servi, sous sa tête, elle ne manque pas de chiper une cuisse de poulet
bien-aimée du parlementaire. Celui-ci commande une autre, ne comprenant pas où
la première est partie. La seconde disparait de la même manière. Il est pris de
panique et croit que la sorcellerie des enseignants dont il a détourné le
salaire le hante. (Voir ici la vidéo sur You Tube)
La jeune fille surgit de sa cachette,
sous la table. Elle accuse le parlementaire de l’avoir rendue grosse et
abandonnée. Elle et son bébé sont dans la rue, leur vie n’a pas de sens. Dans la
mise en scène du lycée Tujikaze qui l’a jouée au festival concours
JOUKATHESCO (Journées Katangaises de
théâtre scolaire) 2e édition, on voit la jeune femme couverte
d’une crasse révoltante ! Par réflexe, c’est la chasse ! La jeune
femme ne se laisse pourtant pas intimider et compte manger à la table du parlementaire,
avec lui.
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La vagabonde sous la table attendant le parlementaire. Photo M3 Didier |
La maison est soulevée, surtout l’épouse
de l’Honorable pour qui, il n’y a pas de fumée sans feu. Voilà le mari dans de
beaux draps. La polémique, mieux la rhétorique est intéressante entre
l’Honorable et la vagabonde. Celle-ci ne manque pas de relever un fait
rebutant : « Vous oubliez ceux
qui vous ont élus, une fois députés ». Elle note que la classe de ces
derniers, celle des dirigeants, n’a besoin du peuple que pour les impôts, taxes
et biens d’autres devoirs sans que eux ne s’occupent des leurs. Le
parlementaire touché, décide de changer la vie de la vagabonde. Lavée, habillée
comme une princesse, tout le monde est étonné comme ce domestique qui
s’exclame : « Il y a des futurs
présidents et députés sous les cartons » !Le parlementaire
consent à majorer sous la demande de la jeune fille, le salaire de tous ses
employés et, à s’occuper d’autres enfants abandonnés. Les barrières sont tombées
et dirigeants et dirigés peuvent aller ensemble.
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