Un habitant de Lubumbashi au téléphone |
Il
y a plus de deux mois, le ministre des Postes et Télécommunications KINKIEY
MULUMBA annonçait avoir ramené dans le trésor public, 20 millions de USD de lutte
contre le piratage du code +243. Il existe, selon le ministre, un réseau
mafieux des congolais et étrangers qui détournent les appels internationaux ou
mieux, les font échapper au contrôle et à la facturation de l’Etat congolais.
La pratique ferait perdre plus de 10
millions des USD chaque année. C’est dire que chaque appel, local ou
international, est frappé d’un impôt ou est facturé. Le réseau mafieux fustigé
par le ministère des PTT profite donc de ce trafic en lieu et place du trésor
public. Cela ne peut se faire sans doute sans complicité des personnes internes
aux réseaux de télécoms et des personnes influentes internes de la RDC.
Dieudonné YAV MUCHAÏL, Informaticien |
Techniquement, les pirates accèdent à un
réseau local au sein duquel ils ouvrent une brèche. Grâce à un box de
SIM, ils peuvent gérer plusieurs lignes de téléphone. Les appels émis de
l’étranger, à leur arrivée en RDC, reçoivent l’indicatif local +243. De cette
manière, ils échappent à la facturation internationale. Parfois, ils ne sont
même pas facturés. L’Assistant Dieudonné YAV MUCHAÏL explique que la gestion du
code +243 comme d’ailleurs celle du domaine cd, sur la toile, cause problème en
RDC. Une incompétence dans ce domaine décrédibilise l’Etat congolais sur sa capacité de contenir les cyber-menaces, qui
on le sait, sont en croissance dans le monde.
Aller en guerre contre ce réseau ne peut
donc pas coûter les yeux de la tête au gouvernement, puisque la piste est connue
et les acteurs semblent facilement identifiables. Déjà, KINKIEY MULUMBA
annonçait il y a quelques mois, avoir mis la main sur quelques mafiosos. Mais
passer de 300 FC (0,32 usd) à 50 USD dans la vente des cartes SIM et espérer
ainsi dissuader les pirates, c’est méconnaître l’adversaire. Celui-ci, on le sait, il n’est nullement parmi ceux
qui vont subir les conséquences de cette politique. En plus, c’est
antidémocratique de priver les pauvres de leur droit de communiquer par des
prix prohibitifs des cartes SIM alors que le téléphone est vendu jusqu’à 15.000
FC (16,48 USD).
Un lushois réagit à cette
proposition : « Qui
va acheter cette SIM et qui va communiquer ? Je m’oppose
énergiquement à cette décision. Il n’y a pas de classe moyenne en RDC. Le
congolais souffrent. La communication c’est quelque chose de très
important ! » A un autre d’ajouter : « Si l’État a le souci de son peuple,
qu’il arrête cette démarche ».
Vous pouvez regarder ;une vidéo sur ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=0ieI7ejNdgo&feature=youtu.be
Vous pouvez regarder ;une vidéo sur ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=0ieI7ejNdgo&feature=youtu.be
Heureusement, et espérons que cela est
vrai, le ministre des PTT vient de démentir cette information : vendre des
SIM à 5O USD. Ni lui, ni son gouvernement, personne n’a dit cela, vient-il de
préciser ce mercredi à Kinshasa. Seulement, il relève que les SIM sont vendues
dans un désordre. Et ça, c’est de la responsabilité, après tout, de l’Etat.
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