LE MARTYRE DES AGENTS DU TERRITOIRE DE KIPUSHI

Un bureau de travail, territoire de Kipushi-RDC, M3 Didier
Bureau vieillissant, meubles et personnel, le territoire de Kipushi présente un aspect piteux et pitoyable. Difficile d’établir quelque rapport entre l’état actuel de ce territoire avec l’exploitation minière dont la cité est réputée. Visiblement, après le départ des belges, il y a 54 ans, il n’y a pas eu d’initiative pour rénover ses infrastructures.
La misère vous accueille, lorsque vous arrivez au QG du territoire de Kipushi. Un goût du vieux, une impression d’une cité inhabité et hantée vous saisit. Difficile de ne pas voir ces bâtiments vieillissants, à moitié en ruine, tombés, ces murs crevassés et amortis qui n’attendent que d’inhumer ceux qui, infortunément, seront là lorsque l’heure aura sonné. En réalité, ce sont des bâtiments qui demandent d’être rasés et rénovés. Mais par qui, diable ?
Puits 5, Symbole de l'exploitation minière à Kipushi, RDCM3 Didier

Et le personnel ? Lui aussi vieillissant, comme cela s’observe dans presque tous les secteurs de l’administration publique. La moyenne d’âge est d’environ 48 ans. Difficile d’exiger d’un personnel pareil des résultats. Encore qu’il reste démotivé, mal payé et si cela est fait, difficile de répondre aux réalités katangaises. Un employé du territoire de Kipushi nous assurait qu’il touche 50.000 FC, soit environ 54,34 USD : transport, loyers, soins de santé et vivres y compris. On ne sait par quelle combine ces martyrs au quotidien survivent !


Ce qui est encore drôle dans ce territoire, nous a renseigné notre informateur, le salaire arrive en retard. La somme de ces problèmes poussent un homme à s’interroger : « faudra-t-il que reviennent les belges pour que nous prenions conscience de nos responsabilités ? Qui sauvera le Congo ? ». Le territoire, selon l’esprit de la constitution, reçoit une rétrocession de ses recettes pour permettre son fonctionnement. C’est une entité en réalité dotée d’un budget. Mais il semblerait que le budget « arrive selon la volonté de la hiérarchie ». Où va donc cet argent ? Nul ne le sait.







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