Un train renversé. Photo www.jeuneafrique.com |
Un
déraillement d’un train à Katongola, près de Kamina, tue 57 personnes
et en blesse 55, selon le gouvernement. Mais des sources à Kamina parlent de 200 morts, la délégation syndicale de la SNCC (Rashidi) lui, parle "des centaines" de morts inutiles. C'est donc comme d'habitude, lz guerre des chiffres qui risque de détourner l'attention de l'essentiel: des morts qu'on aurait dû éviter, si l'on avait écouté l'appel du syndicat à ne pas mettre en service des vielles locomotives de l'Afrique du Sud.
Le train était parti de Kamina ce mardi 22 pour Mwene-Ditu dans le Kasaï-Oriental, chargé de marchandises et de personnes, comme à l’accoutumé, en nombre largement dépassant la capacité de la machine. Selon okapi.net, l’excès de vitesse serait à l’origine de cette hécatombe.
Le train était parti de Kamina ce mardi 22 pour Mwene-Ditu dans le Kasaï-Oriental, chargé de marchandises et de personnes, comme à l’accoutumé, en nombre largement dépassant la capacité de la machine. Selon okapi.net, l’excès de vitesse serait à l’origine de cette hécatombe.
Les rails sont vieux au Katanga. Photo www.lexpress.fr |
Excès
de vitesse ?
Le train escaladait une pente, après un
pont à Katongola. Probablement, avec l’état des rails connus vétustes et peu
entretenus, l’excès de vitesse rapporté n’a pas pu éviter le pire. Un rescapé
raconte à radiookapi.net
que le train a pris une autre allure, qu’il parait que le moteur du train s’est
emballé. « Ainsi la locomotive et le
wagon sont tombés. Quand les wagons sont tombés, je me suis efforcé pour me
sauver. J’ai des douleurs, je voudrais me faire soigner. Je crains de faire
l’hémorragie ». Les machinistes et les membres de son équipage seraient
morts parmi les victimes. Joint au téléphone, le commissaire de district présent à Lubumbashi a confirmé l'accident et le bilan lourd. mais il s'est réservé de faire tout commentaire, laissant la primeur au gouverneur de province, qui, selon nos sources, pourrait parler au cours de la journée.
Conséquences
d’un abandon de la SNCC
L'état du réseau ferroviaire dangereux. Photo www.europe1.fr |
La SNCC est tombée dans une situation
très difficile. Toutes les tentatives de relance de cette société qui autrefois
faisait, avec la Gécamines, le socle de l’économie du Katanga, ont failli. La dernière
qui a coûté des millions, a consisté en une paie de plusieurs locomotives dont
la quasi-totalité n’a fonctionné que quelques semaines après leur arrivée
pompeuse à Lubumbashi. Ce sont, à en croire les techniciens de la SNCC qui
guidaient une commission de l’Assemblée nationale, des machines qui datent de
1965, probablement longtemps déclassées en Afrique du Sud d’où elles sont
venues.
L’espoir d’une relance a succédé à une
déception, un conflit par la suite, qui a mis en mal les relations entre la
SNCC d’en bas, celle des agents impayés depuis plus de 60 mois, et celle d’en
haut, celle des dirigeants visiblement ne partageant pas la même galère que les
subalternes. Parmi les contestataires, il y a Victor UMBA, un syndicaliste, détenu
quelque part dans une prison à Kinshasa.
L’Etat a annoncé la paie d’une dizaine
de locomotives de la Chine. Pourvu que cette fois soit la bonne. Entre temps,
il faut que s’adaptent à ces machines, le réseau ferroviaire qui reste en tout
et pour tout, vieux, désormais non conforme au standard international ; et
à renouveler donc. Ce qui demande beaucoup de sou, et c’est là le nerf de la
guerre.
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