AFFAIRE KATA KATANGA : CA BOUGE PARMI LES LEADERS



Des hommes armés attribué au pasteur Mukungubila
Sensibilisation des miliciens Bakata Katanga par des leaders Katangais, installation momentanée du bureau du ministre de l’intérieur à Lubumbashi, et l’acheminement des anciens miliciens qui se sont rendus à Kitona pour une formation… tout donne à croire enfin, que Kinshasa prend la vraie mesure de la situation sécuritaire au Katanga.
Cela fait une semaine qu’Antoine Kyungu wa Kumwanza, président de l’assemblée provinciale du Katanga, a conduit une délégation des leaders katangais, du nord, dans une campagne de sensibilisation des miliciens en faveur du retour de la paix. De retour à Lubumbashi, il annonce des résultats encourageants, mais il réserve la primeur de sa mission au président de la République. L’enjeu est de taille si l’on sait que plusieurs personnalités du Katanga sont soupçonnées d’entretenir ces miliciens dont le plus redouté est Gédéon Kyungu Mutanga, sorti de la prison de haute sécurité de Kassapa de manière spectaculaire en 2012, en pleine journée. Il y a une semaine, à l’arrivée de cette délégation de Kinshasa, un député déclarait qu’il fallait s’entendre pour mettre fin à cette affaire une fois pour toutes. Les groupes séparatistes Bakata Katanga sont à l’origine des déplacements massifs des populations notamment à Mitwaba, Manono et à Pweto (triangle de la mort), mais aussi à Malemba Nkulu, dans le nord de la province.
Arrivée des may may Bakata Katanga à Lubumbashi
Ce mardi, un troisième convoi des miliciens Bakata Katanga qui ont déposé leurs armes auprès des FARDC et de la Monusco, cantonnés à Likasi, a été envoyé à Kitona dans le Bas-Congo. Selon le ministre de l’intérieur, Richard Muyej, parmi eux, il y en a qui vont intégrer les FARDC, la police et le service national (agriculture notamment) après formation. Richard Muyej a par ailleurs poursuivi ses contacts avec des forces vives du Katanga, multipliant les appels aux groupes armés à déposer les armes. Depuis quelques temps, l’opinion s’efforce à lier l’activisme de ces miliciens à la politique de mise en œuvre de la décentralisation et le découpage de nouvelles provinces.
Ce qui est étonnant c’est que cette politique date de 2006 lors du référendum sur la constitution actuelle. Tout le monde avait alors battu campagne en faveur du oui dont la signification portait largement sur l’innovation phare : la décentralisation et ses attributs. Richard Muyej a lancé « mensonge ! » à cette thèse, lorsqu’un journaliste lui demandait si ce n’est pas pour barrer la route à cette politique qu’il y a les Bakata Katanga. L’activisme de ces groupes armés a commencé bien avant l’accélération du processus en cours. Il signale en passant que cette politique sera réellement mise en application.
Des déplacés fuyants les hotilmités au Nord Katanga
La mobilisation elle, se poursuit encore : action marketing ou vraie souci de changer les choses ? On le saura bien les mois à venir. Ce qui est sûr, un homme comme Gédéon, connu dur, ne lâche pas facilement. A moins qu’il ait des garanties que l’amnistie votée au parlement le concerne aussi. Et c’est tout ? Il voudrait peut-être encore plus, surtout que jusqu’ici, on ne sait jamais trop les revendications de ces miliciens.

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