AFFAIRE BAKATA KATANGA: « S'ENTENDRE POUR Y METTRE FIN »


Selon OCHA, 36.000 personnes ont fui leur villages
Ça bouge à Lubumbashi. Après  le  ministre de l'Intérieur encore présent dans la ville, une forte délégation des leaders Katangais a atterri à Luano ce 25 janvier la nuit. Tous  parlent de paix. Paix alors que des événements malheureux se succèdent et que des suspicions pèsent en province notamment, en ce qui concerne l'affaire Bakata Katanga.
Richard MUYEJ a passé un bref séjour  à Manono, une des capitales du triangle de la mort (Manono, Mitwaba et Pweto) dans le Katanga, où selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 36.000 personnes ont fui leurs villages depuis le début de cette année  à cause de l'activisme des miliciens qui ne sont plus à présenter.
Célestin MBUYU, député national
Dans la délégation des katangais de Kinshasa étaient, notamment Charles MWANDO SIMBA, Célestin MBUYU, Martin KABWELULU, Jean-Claude MASANGU et bien d'autres. Tous parlent de paix. Les échos de situation sécuritaire sont bien perçus  à Kinshasa. Et, selon MBUYU, cela fait honte que l'on apprenne qu'il y a eu les kata Katanga, les may-may et autres dans la province du président de la République. "Nous voulons,  une fois pour toutes, nous entendre pour mettre fin à tout ça", a-t-il poursuivi.
Un climat de soupçons
Le Général John NUMBI
On ne peut le cacher, les grands de la province sont gênés par la recrudescence de  l'insécurité. Les auteurs sont connus, mais pas leurs commanditaires. Parmi les incriminés, le Général John NUMBI. Calme, il est apparu dans une rencontre socioculturelle de Buluba-i-bukata, calme et souriant. Quelques jours avant, il a été visé par une perquisition  qui a risqué de jeter le feu aux poudres. Calme, il est resté. A propos de cet événement, le Général dit avoir reçu  un réconfort de ses frères Katangais: "Le jour de l'incident de la honte, l'incident malheureux, injuste et injustifié, j'ai reçu vos messages, en moins de trois heures, 728 messages sur mon téléphone. Voilà pourquoi je dois vous dire merci", a lancé John NUMBI. Plusieurs lui ont demandé de supporter, y compris Joseph KABILA.
Mais John NUMBI n'est pas un fugitif. Tout le monde connait où il loge. Mais  pourquoi, au lieu d'aller le chercher chez lui, si besoin était, divertir la population en allant perquisitionner une propriété de lui, certes,
mais qu'il n'habite pas et qui  reste d'ailleurs en construction? Il y a volonté de salir, manifestement. De cette  manière, s'entend qu'il y a des gens qui tirent des ficelles du jeu et que le Général est devenu une image facile à présenter. Puisque, après cet incident, à Kinshasa on s'est évertué à dire que le général n'a pas été visé dans cette perquisition. On n'est pas dupe ici. Alors, pourquoi sa propriété et pourquoi le Général parle-t-il "d'incident injuste..."?
S'unir pour arrêter l'irréparable
Les événements qui se sont succédé au Katanga depuis près de cinq ans montrent à bien d'égard, qu'il y a à craindre une "Gomatisation de la ville", ou pis encore, des conflits difficilement gérables. Ce ne sont pas les preuves qui manquent. La division est palpable à travers les structures locales et associations socio-culturelles. La solution, et peut être l'unique reste, comme l'a déclaré Célestin MBUYU, député national: l'union. S'unir pour mettre fin à l'insécurité et à l'affaire Bakata Katanga. Cela implique une restructuration politique  et pas superficiellement comme certains le font entendre, une simple création d'emplois pour ceux qui ont porté les armes. Car la frustration est grande au Katanga.

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