LUBUMBASHI ET KINSHASA ATTAQUES PAR DES HOMMES ARMES

Des Militaires (PM) à la RTNC Katanga, Lubumbashi
Situation confuse ce lundi 30 décembre dans la capitale politique de la RDC, Kinshasa, et dans la capitale économique Lubumbashi. Des attaques presque simultanées dans les deux villes. C’est plein de signification. Kinshasa annonce avoir le contrôle de la situation, mais Kasavubu, à Lubumbashi, ne dit mot.




Ce qui s’est passé
Journalistes en otage sur la RTNC Kinshasa
Il était 9 heures à Kinsaha, sur le plateau de la RTNC, la télévision officielle, 2 animateurs présentaient l’émission « Panier ». Des hommes, jeunes, armés, font irruption. Les animateurs visiblement terrorisés (un homme et une femme), n’ont esquissé aucun geste à les mettre en danger. Profitant de cette surprise, les assaillants ont juste eu le temps de faire une brève déclaration avant que le signal ne soit coupé. Et, c’est depuis lors que la RTNC 1 est devenue muette jusqu’aux environs de midi, lorsque finalement, les forces de sécurité ont, selon Mende, porte-parole du gouvernement, vaincu les assaillants dont ils ont tué 40.
Dans un premier temps, les émissions qui ont repris sur RTNC 1 étaient prises en relais de RTNC 2 depuis le centre de diffusion à Binza. Dans une vidéo de 2 minutes diffusée sur YouTube, on voit deux des preneurs d’otage derrière les présentateurs de l’émission « panier », les journalistes inquiets ; un bout d’une arme (lance-roquette ?), puis une main tenant un téléphone. On entend crier « qu’est-ce que vous attendez ? On passe le temps… ». Puis encore : « Mon commandant, la RTNC est tombée. On attend le discours… ». On comprend alors qu’il s’agit d’un mouvement bien coordonné et que les assaillants de la RTNC s’en référaient à une hiérarchie. En plus, ces hommes auraient prononcé le nom « MUKUNKUBILA », un pasteur d’une église à Kinshasa, originaire du Katanga.
Aucun mot à Lubumbashi
Une victime de l'attaque de Lubumbashi au Golf
Lubumbashi semble s’habituer finalement aux attaques dont il est désormais régulièrement l’objet. A 11 heures, heure locale, des tirs ont été entendus près 6e région militaire. Des tirs nourris à armes lourdes, rapportent nos sources au quartier Golfe et Kabulameshi. A Kabulameshi, la garde républicaine a érigé une barrière, difficile de passer de l’autre côté ou de venir au centre-ville. Jusqu’à 14 heures, lorsque j’écris cet article, les tirs sont entendus le long de la ligne de courant-électrique Haute tension, à Kabulameshi. 
Si au centre-ville les activités se déroulent plus ou moins bien, à Kabulameshi et au Golfe Malela, les habitants sont terrés chez eux, d’autres, « en dessous des lits », nous rapporte un témoin.
Une route vers le quartier Golf à Lubumbashi
Des conflits non résolus
Les récentes attaques des 2 capitales de la RDC semblent avoir franchi une étape importante. Souvent centrées  sur le Katanga dont on réclame l’indépendance, ces attaques qui arrivent à Kinshasa (aéroport et RTNC), sont pleines de sens. 40 bakata katanga acheminés à Kinshasa sont détenus en prison depuis de longs mois : pas d’annonce de procès, pas de relaxation, etc. Au Katanga, dans ce que l’on nomme le triangle de la mort (Mitwaba, Manono et Pweto), près de 400.000 personnes ont fui les groupes armés dont celui de Gédéon évadé spectaculairement de la prison de haute sécurité de Kassapa (à Lubumbashi) en pleine journée. De noms ont circulés parmi les soutiens aux rebelles, même parmi les autorités ! Mais rien n’a été fait, rien dit.
Une victime de l'attaque de Lubumbashi au Golf
Si le pasteur MUKUNKUBILA, un Katangais, cité par les auteurs de l’attaque de la RTNC, il y a lieu d’établir des liens avec ce qui se passe à Lubumbashi. Alors on comprend qu’il s’agirait bien d’un contexte de frustrations, surtout que Mukunkubila a été candidat aux élections présidentielles de 2006. Il y aurait peut-être bien plus que cela comme imbrications. A suivre.

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