LE COUT DE LA RENTREE SCOLAIRE A LUBUMBASHI

Lubumbashi: des élèves à la sortie des classes
Lundi 02 septembre dernier, les bleus et blancs ont repris le chemin de l’école, après environ neuf mois des vacances. Au-delà de la reprise des cours, la rentrée des classes reste avant tout, une échéance particulièrement éprouvante sur plan financier pour de nombreux parents : achats des matériels didactiques, des fournitures, des frais à payer, …


Lubumbashi, RDC
Un parent d'élèves dans une papeterie de Lubumbashi
Confrontés dans leur majorité  à un pouvoir d’achat quasi-inexistant, bien des  parents n’en finissent  pas de  préparer la rentrée des  classes. Conséquence : nombre d’élèves n’ont pas pris ou repris le chemin de l’école, à la rentrée, ce lundi 2 septembre. « C’est un combat. C’est une charge importante que nous assumons comme parents, sans salaire suffisant, a affirmé un parent rencontré dans une papeterie, au centre-ville de Lubumbashi. »
Lubumbashi, RDC
Des élèves à la sortie d'école, Lubumbashi
A Lubumbashi, comme d’ailleurs  dans les centres urbains du  pays, le coût de la rentrée scolaire diffère selon que l’enfant fréquente une école publique ou privée. Considérée généralement par les marchands des fournitures scolaires comme une opportunité d’affaire, la rentrée des classes, cette année, se révèle morose. « Les  fournitures scolaires (les cahiers, sans compter les livres) coûtent environ 22 USD, l’uniforme 17 USD, les chaussures 20 USD, sans compter les frais d’inscription, le transport au quotidien, les  vivres à la maison…, c’est la providence  divine  qui nous permet  de finir.  Mais  aussi, il y a la combine », a affirmé un autre parent.
Lubumbashi, RDC
Des élèves à la sortie des classes, Lubumbashi
Le souci de la qualité justifie sans doute la cherté de la rentrée des classes, de la scolarité  même. Que dire alors au niveau supérieur et universitaire ? L’éducation des enfants, surtout une formation de qualité, a un prix. Certaines écoles primaires ou secondaires, paraissent bien plus chères que l’université. Pour Victor UMBAMBA, préfet des études au Complexe Scolaire Bisounours, « L’école primaire joue un rôle de première importance dans la formation de l’apprenant. Il faut  un suivi des  professionnels, des psychologues. L’université ne s’occupe pas du  quotient intellectuel  des étudiants pour les orienter, les adapter, mais bien l’école primaire. On a raison de  payer cher à ce niveau de formation. En plus,  a-t-il poursuivi, quand c’est cher, bien souvent, il y a la qualité. L’université  devrait travailler  sur  la qualité, et tout devra  suivre. »
Lubumbashi, RDC
Lubumbashi: des élèves à la sortie des classes
Le secteur de l’enseignement, quel qu’en soit le niveau, nécessite une certaine requalification urgente quant aux motivations et statuts des initiatives qui s’engagent dans ce secteur. Il difficilement  compréhensible que des écoles on ne peu plus onéreuses (plus de 900 dollars  américains l’année, et même  plus), signe d’un investissement visiblement sérieux, évoluent  sous le statut ASBL. Ce statut juridique constitue bien un camouflé pour plusieurs écoles qui  échappent ainsi au fisc, alors qu’elles sont ostentatoirement à but lucratif.

Lubumbashi, RDC
Une école privée de Lubumbashi
Au regard de coût des études qui augmente chaque année, et du pouvoir d’achat de la majorité des parents qui décroît, irrémédiablement, le taux d’analphabétisme tend à devenir un défi  permanent ; et l’avenir de notre pays n’est pas moins hypothétique. La situation au Katanga, d’après un rapport de  l’UNICEF sur la question, constitue déjà une sonnette d’alarme.

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