Éditorial
Journée du travail. C’est vain, une
chimère, un vain mot pour plusieurs congolais, en RDC. Depuis, voici maintenant
une décennie, le chômage ne fait que galoper alors que les discours enjoliveurs se multiplient et
les ressources naturelles sont exploitées comme jamais avant. Il y a trois
ans, à cette date, un syndicaliste déclarait à Kinshasa, que seuls 6% parmi les
congolais à l'âge de travailler avaient un emploi. Inutile pour le grand nombre
de se demander dans quelles conditions.
En toute violation des lois, on
rencontre des emplois à durées déterminées : pour 2, 3, 4 ou 6 ans. Et
quand on en a un, c’est le stress pour le conserver. Car devant une croissance
de demandeurs d’emplois, surtout avec les jeunes que diplôment les universités
et écoles secondaires, qui parfois se vendent à moins cher pour survivre. En
réalité, travailleurs et chômeurs partagent parfois la même galère, les mêmes
désespoirs. Pis encore, lorsqu’on plonge dans certains emplois, difficile même
d’effectuer certaines combines. Certains préfèrent le chômage à l’emploi qui
finalement, constitue un freinage.
La fonction publique, domaine de l’Etat
figure parmi les mal réputées et les moins préférées des entreprises de la RDC.
Illustration : la Société nationale de l’électricité (SNCC) et la presque
défunte Gécamines. Or, il y a quelques décennies, ces 2 entreprises donnaient
de la joie et du sourire aux congolais, les lushois particulièrement. Adieu histoire glorieuse!
A l’époque, la Gécamines produisait à
peine 600.000 tonnes de cathodes de cuivre l’an et employait des milliers des
congolais. Le gouvernement de RDC était lui, largement dépendant de cette entreprise. A ce jour, alors que la production annuelle de toutes cette marmaille
de Minings avoisine 1 million de tonnes, selon un activiste de la société
civile, on reste cependant incapable d’égaler la Gécamines d’il y a quelques décennies
dans l’offre d’emplois. On est en droit de demander pourquoi ? Je crois
pour ma part qu’il y a une volonté de pourrissement de la situation. Et, ainsi
arrivés à une paupérisation des masses, on réalise bien le dessein de
manipulation et de domination. Car comment comprendre cette situation
autrement ? On sait que les étrangers qui sont employés dans plusieurs entreprises
au Katanga sont de plus en plus nombreux et leur salaire n’a pas de rapprochement
avec celui de misère jeté aux compatriotes qui parfois, sont mieux
qualifiés et compétents qu’eux. Si l’Etat lui-même continue à payer 80 USD
le mois comme salaire, combien à plus forte raison les privés qui donnent
deux ou trois fois cela à leurs employés hériteront de sévir ?
Dommage que l’on arrive à des thèmes
bidons et menteurs comme « Construire l’avenir par un travail
décent », comme on pouvait le lire un peu partout ce premier mai. L’avenir
on ne le construit pas, on le prépare. Il relève en effet de l’imaginaire-possible,
du dessein ou mieux, c’est un vœu. Or, la construction elle, relève du
réelle, du prévu. Cela sous-entend des efforts planifiés et entamés à
l’immédiat. On ne gère pas avec des vœux, non ! Ce n’est pas responsable.
C’est cela que l’on attendait ce premier mai. On pouvait par exemple,
annoncer l’augmentation de salaire pour les employés, les engagements dans la
fonction publique après l’épuration des doublons et employés fictifs grâce au
contrôle de novembre 2013.
En plus, on annonce une croissance
économique de 8%. Mais les effets ne sont sentis ni à l’Est, ni au Nord, moins
encore au sud, au centre ou dans la capitale. A quoi et à qui, diable,
sert-elle, cette croissance ? Au lieu de répondre à cette réponse, on se contente de bombarder de
gros mots le peuple fatigués de mensonges. On a besoin de travail décent et non
de vœux et rêves !
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