Le découpage territorial pris d'un malaise au Katanga

Katanga, Lubumbashi
Monument de l'identité katangaise à Lubumbashi. Photo Auguy Kasongo, 2015.
Un malaise, euphémisme exige. L’ex-province congolaise du Katanga à l’évidence des questions non résolues par le découpage territorial ! Vendredi 8 juillet, les agents de la Direction des recettes du Katanga (DRKAT) ont protesté contre leur "renvoi", chacun dans sa province d’origine.
La décision qui énerve près de 200 agents de l’ancien trésor du Katanga, la DRKAT, a été signée par le ministre de la fonction publique du Haut-Katanga, Jean-Marie Kyola. Chacun va dans la province de ses aïeux, ou presque. Le Haut-Lomami, basé à Kamina (au nord du Katanga), devrait recevoir 33 agents, 42 dans le Tanganyika (à l’Est). 117 agents restent dans le Haut-Katanga (au sud), à Lubumbashi, et 64 pour le Lualaba.
Retour aux origines ethniques ?
Tribalisme et régionalisme, crient les agents en colère. Pour eux, rien ne justifie que le Haut-Katanga décide d’envoyer chacun « chez lui », référence faite aux origines ethniques ou tribales (en majorité). A l’instar du patrimoine financier et mobilier du Katanga finissant partagé entre les nouvelles provinces, le personnel aurait dû suivre la même procédure. Aussi, n’aurait-il pas été mieux, dans cette répartition, d’évaluer les compétences des agents pour se les répartir de manière à renforcer l’équité et les chances pour toutes les provinces ?

A Kolwezi, dans le Lualaba, les autorités ont refusé la procédure empruntée par le Haut-Katanga. Dans une lettre qui circule sur les réseaux sociaux (que nos sources estiment authentique), cette affectation des anciens agents de la DRKAT est « illicite » pour le gouverneur Richard Muyej qui dénonce, en plus, une décision unilatérale « de nature à énerver les règles élémentaires de l’administration publique » et de « jeter un pavé dans le processus du démembrement territorial de la RDC du point de vue  de l’autonomie des provinces. »
Lubumbashi, Katanga
Le monument de l'Identité katangaise symbolise l'unité des peuples du Katanga,s elon son initiateur Moïse Katumbi.
Ce que dit cette lettre, c’est qu’une telle décision aurait pu être prise entre les responsables des 4 provinces nées de l’ex-Katanga et non par un seul, fût-il résident du chef-lieu du Katanga, Lubumbashi. Mais la réalité, c’est aussi qu’après le partage des "richesses", les dirigeants ont oublié le personnel à se partager. Le Haut-Katanga s’est ainsi retrouvé avec plus d’agents qu’il n’en a besoin. Quelque énervante que soit cette décision, elle aura permis de rappeler aux nouvelles provinces qu’elles ont un problème à résoudre. Mais comment ?
Des agents presqu’en l’air
La gêne pour les agents protestataires, aujourd’hui presqu’en l’air, c’est d’arriver dans des régions où ils ne sont pas attendus au risque d’ennuyer. Les nouvelles provinces, en effet, ont créé leurs propres directions des recettes. Les postes sont clos, tous occupés. « Où va-t-on nous caser ? », interroge un agent.

Gênante est aussi cette question, d’autant plus que l’espace katangais qui a promis son unicité dès le découpage territorial, il y a moins d’une année, interroge sur sa capacité de vivre sa promesse.

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