Le PPRD, parti présidentiel en
République démocratique du Congo, a marché samedi 4 juin à Lubumbashi, pour
célébrer l’anniversaire de naissance du président Joseph Kabila qui atteint 45
ans.
La
marche qui a mobilisé quelques milliers de sympathisants du président Joseph
Kabila, numéro un du PPRD, a été initiée par le maire de Lubumbashi, « sur
ordre de la hiérarchie », explique un des organisateurs de la célébration.
Les services publics ont été mobilisés. Après avoir parcouru près de 5
kilomètres à pieds, arborant les drapeaux du PPRD et de l’Unafec, parti allié
du président Kabila. Le cortège s’est arrêté au siège du PPRD, sur l’avenue du
30 juin.
Dans
un discours, le député Célestin Pande explique que les manifestants soutiennent
le dialogue convoqué par Joseph Kabila. Il relève également l’importance de ce
dialogue. « La paix, une condition sine qua none, sans laquelle aucun
développement n’est possible » . Mais cette marche a révélé les vœux on ne peut plus clairs du parti
présidentiel d’aller au-delà de son dernier mandat constitutionnel. C’est à
travers des slogans comme : « Wumela » qui signifie
« dure longtemps ». Il a été plusieurs fois repris. Mais aussi,
« Joseph Kabila président élu et éligible ». Les militants du PPRD
promettent d’organiser d’autres manifestations du genre, avant la fête
nationale de l’indépendance : le 30 juin.
A
Kinshasa où le PPRD dit avoir mobilisé 2 millions de personnes, le secrétaire
général du parti présidentiel, Henri Mova, a fait une série de déclarations qui
font débat : « Est-ce qu'on peut
prendre sa retraite à 45 ans ? » Ou encore ceci : « Le peuple congolais (Congo-Brazzaville)
l'a fait, le peuple rwandais l'a fait, le peuple burundais l'a fait... Il faut
lire les signes du temps. Mais pourquoi le peuple congolais serait le seul
peuple pour lequel ce serait interdit ? À nous, on nous sort de petits
sénateurs américains. »
#RDC : "Est-ce qu'on peut prendre sa retraite à 45 ans?", dde @AmbHenriMova qui a prononcé le mot de "référendum"— Sonia Rolley (@soniarolley) 4 juin 2016
L’opposition
s’indigne que l’anniversaire du chef de l’Etat devienne une affaire de toute la
nation. « Qu’est-ce qui arrivera si
chacun, à son anniversaire, devait organiser des marches ? Pendant ce
temps-là, à ceux qui ont des revendications légitimes, des droits, le maire
refuse toute manifestation. C’est le monde à l’envers » interroge Eddy
Tshipeng, chef de l’Union pour nation congolaise, parti de l’opposant Vital
Kamerhe.
Pour
Abel Amundala de la Dynamique de l’opposition, cette célébration rappelle le 14
octobre qui était une fête nationale au Zaïre de Mobutu, estimant que c’est là
la voie qu’emprunte le pouvoir congolais.
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