Affiche "je soutiens le dialogue" devant la mairie de Lubumbashi. Décembre 2015. Photo M3 Didier. |
Tôt le matin, la station locale de la Radio
télévision nationale congolaise (RTNC) confirme, comme la veille, la marche
prévue le samedi. A 8 heures, dans plusieurs communes, les points de convergence
ne reçoivent pas encore de manifestants attendus pour la marche. C’est pourtant
l’heure de départ vers le centre-ville. Ici, à la même heure, des agents
demandent aux commerces qui ouvert de fermer pour aller à a marche, Place de la
poste. Vers 9 heures, se confirme la rumeur qui circule
depuis le matin : la marche est reportée. Des agents démontent même le podium monté la veille pour accueillir les officiels à la marche qui devait dire aux politiques que la société civile soutient et veut le dialogue. Aucune communication comme en amont de la marche. La ville est un peu fantôme, comme durant la ville morte, le 16 février.
depuis le matin : la marche est reportée. Des agents démontent même le podium monté la veille pour accueillir les officiels à la marche qui devait dire aux politiques que la société civile soutient et veut le dialogue. Aucune communication comme en amont de la marche. La ville est un peu fantôme, comme durant la ville morte, le 16 février.
Kyungu et le G7
prêts à marcher pour le dialogue
La veille de la marche, l’ancien président de l’assemblée
du Katanga passé à l’opposition, appelle ses partisans à participer au dialogue.
Ironique, il appelle ses partisans à participer à la marche pour le dialogue
politique. Or, le G7 au nom duquel il parle, le groupe de 7 partis entrés en
opposition à Joseph Kabila, rejette le dialogue sous le schéma de Joseph Kabila
qu’il soupçonne de manœuvrer pour prolonger son dernier mandat constitutionnel,
après 2016.
Les craintes,
puis la renaissance de Kyungu
Au moins deux versions officielles sur les raisons
de la nouvelle annulation de la marche pour le dialogue divergence circulent à
Lubumbashi. Vers 9 heures, un officiel évoque « des raisons sécuritaires » alors qu’une heure plus
tard, l’évêque Kapya, coordonnateur de la société civile (interprovinciale du Katanga),
organisatrice de la marche, annonce à la presse qu’ils ont décidé de laisser
les femmes préparer et célébrer la journée du 8 mars, ne pouvant pas organiser
deux marches samedi et lundi. Pourtant, la veille, la même société civile a confirmé
la marche sur la RTNC. Cela prouve que l’annulation n’a été décidée que plus
tard, le matin.
Une source renseigne que c’est suite au message de
Kyungu wa Kumwanza diffusé sur sa propre télévision et sur Radio Okapi. Il aurait
prévu de brandir des cartons rouges lors de la marche que la société civile a
voulue sans affiche et a politique. Kyungu
retrouve un nouveau souffle, il renaît presque. Son parti dédoublé, l’Union des
fédéralistes du Congo (Unafec) et son juron (le Katanga : il est surnommé « père
du Katanga ») ayant disparu, ses détracteurs l’ont annoncé fini. Mais l’annulation
de la marche du 5 mars, qui semble fort suivre son soutien qui surprenant, montre
qu’il garde de l’influence à Lubumbashi. Depuis la naissance du G7 dont
plusieurs de ses ténors sont de l’ex-Katanga, le contrôle de cette ville
préoccupe les politiques. La société civile promet de réorganiser cette marche,
à une date qu’elle n’annonce pas. Il restera néanmoins à savoir si réellement
le souci de la société civile c’est de sauver la paix par le dialogue, pourquoi
la journée internationale de la femme devrait supplanter l’urgence : le
dialogue.
Photo M3 Didier |
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