Félix TSHISEKEDI, DU SANG OU DU VENIN NOUVEAUX POUR L'UDPS?


NB: ce texte, je l'ai publié en premier: Lubumbashiinfos.mondoblog.org
Félix Tshisekedi, fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi et candidat à la présidentielle de 2011 en RDC est arrivé ce samedi 18 octobre à Lubumbashi. Celui qui n’est jusqu’ici qu’un chargé des affaires étrangères rêve grand : diriger l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) un des plus anciens partis d’opposition de RDC fondé par son père. Ce rêve pourtant "incommode" dans un parti à la quête de « démocratie … (UDPS !) » prend forme et se précise. Une procédure pas du tout du goût du père, mais de la mère : Marthe Tshisekedi de plus en plus influente au sein du parti. Ceci est ressenti comme un "affront" aux "anciens" du parti ou plutôt un scandale qui peut ébranler la case UDPS déjà fragilisée par des situations assez rudes depuis la dernière élection "perdue" par Etienne Tshisekedi qui n’a jamais accepté sa défaite.
Un test avant tout
Félix Tshisekedi debout dans une jeep à son arrivée à Lubumbashi.
Félix Tshisekedi n’a pas de message particulier qu’il apporte à Lubumbashi. Pas de déclaration, pas de discours politique. Au contraire, il se positionne comme opposé à la philosophie de son père. En tout cas, il se montre conciliant et « unificateur ». Pour preuve, lorsqu’il descend de son avion, il apparaît avec Fabien Mutomb un des élus les plus populaires du Katanga à l’Assemblée nationale et Coco Mulongo, lui aussi député. Les deux font partie des parlementaires radiés du parti par Etienne Tshisekedi alors qu’il exigeait que les députés UDPS boycottent l’Assemblée jusqu’à la reconnaissance de sa victoire à l’issue des élections de novembre 2011. Sans doute, pour parler aux lushois, il avait besoin de ces députés populaires. Ces derniers ont tiré malgré tout, le bénéfice de cet accompagnement : se confirmer toujours membres du parti, malgré tout.
Des militants de l'UDPS au meeting de Félix Tshisekedi. Photo M3 Didier
Mais la fête a failli rater déjà à l’aéroport. L’aile dure du parti n’a pas digéré cette présence des députés que Joël Mutangala, un ancien fédéral du parti (au Katanga) les appelle des intrus : « Il n’y a pas de problème au sein du parti. Nous sommes tous unis. Le petit incident qui a failli avoir lieu, c’est des gens qui sont allés siéger dans cette caisse de résonnance abusivement appelée assemblée nationale et qui reconnaît monsieur Kabila comme président de la république ». Ceci n’est pas du tout, toute la vision des membres. Un militant accepte bien ces députés comme membre du parti plutôt que Félix Tshisekedi en qui il lit, à travers cette visite, une volonté de succéder à son père à la tête de l’UDPS. Un test donc. « C’est un scandale, dans un parti qui s’est battu pour la démocratie », dit-il.
Dans un débat que j’ai suscité sur cette visite dans le groupe « Soutien au candidat Etienne Tshesekedi » sur Facebook, les réactions vont dans tous les sens. Marie Paul lance « Soutien total au président élu et à Félix ». Pepe Manki Manki râle : « Nous ne voulons plus la politique du père au fils, ça nous fatigues svp ! ». Autre réaction, Ibro Ibwala : « Leur père a beaucoup trahi le pays. En plus, il (Félix) ne connaît rien du pays. Quand on soufrait, il étudiait dans de très bonnes conditions en Europe alors que ce qu’il veut (phrase non achevée !) l’argents de son père est fini ?»
Félix Tshisekedi, fils d'E. Tshisekedi. Source: www.aeta-network.org
Finalement cette autre réaction presqu’inattendue de Rose Mwania : « C'est un problème d'engagement individuel. Il est militant de bonne heure à l'UDPS. Le gros du problème avec Félix Tshisekedi restera sa constance à servir la Nation au lieu de servir un jour les intérêts rwandais. Son épouse qui est tutsi (mes sources n’ont pas pu confirmer cette affirmation) ne manquera pas de le désorienter et de le mener un jour vers une politique extravertie en faveur du Rwanda dans l'hypothèse où il gagnerait une élection présidentielle. Il faut des garanties et de garde-fous sérieux. »
Félix n’est pas Etienne Tshisekedi
Cette tournée se veut un test pour le Tshisekedi Junior. Il le sait, aussi bien que son père : plusieurs parmi les combattants, n’acceptent pas qu’il prenne la direction du parti. La raison est simple : « il n’a jamais lutté. »

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